Dans un contexte qui voit notre pays
compter de plus en plus de personnes et de familles
vivant sous le seuil de pauvreté et un taux de chômage
au plus haut depuis plus de 13 ans, la CFTC formulera
lors de la Conférence contre la pauvreté et pour
l'inclusion sociale une batterie de propositions à
même d'endiguer, dès lors qu'elles sont conjointement
mises en œuvre, la paupérisation de la société
française.
Au premier rang de celles-ci figure
l'instauration d'un revenu de dignité. Ce juste revenu
doit permettre à un salarié et à sa famille de vivre
dignement en subvenant à ses besoins élémentaires en
matière de logement, de santé, de transports ou encore
d'accès à la culture.
Concernant le travail, droit reconnu
dans nos sociétés contemporaines comme droit
inaliénable, la CFTC milite pour la mise en œuvre de
dispositifs permettant à tous ceux qui vivent un aléa
dans leurs parcours professionnels (restructuration,
difficulté d'insertion...) de pouvoir reprendre
rapidement leur vie en main. La formation
professionnelle constitue à ce titre l'un des outils
les plus efficaces en matière de lutte contre
l'exclusion. Elle permet à chacun d'acquérir les
compétences professionnelles adaptées au marché de
l'emploi et de sécuriser les parcours de vie. La CFTC
demande au gouvernement d'accentuer ses efforts en
matière de lutte contre l'illettrisme et d'accroître
le taux d'accès à la formation des bas niveaux de
qualification.
Pour la CFTC, un autre levier
d'action doit être activé afin de permettre aux
femmes, plus touchées par la précarité ou le temps
partiel subi, de ne plus vivre dans une telle situation
: le développement des modes de garde et notamment
l'augmentation du nombre de places en crèche.
En matière de santé, la CFTC
souhaite rendre plus transparents les dispositifs
existants notamment celui de la CMU et de l'ACS, qui
aide les plus démunis à acquérir une complémentaire
santé, et permet de limiter les renoncements aux soins
pour des raisons financières. La CFTC propose donc de
développer une information adaptée à l'égard des
populations les plus modestes (informer pour mieux
protéger) au travers d'actions locales permettant une
information directe, en face à face. La CFTC réclamera
également une hausse du taux de cette aide, qui reste
aujourd'hui insuffisante pour être incitative.
Quant au logement, la CFTC estime
qu'il constitue pour toute personne, toute famille,
l'élément de sécurité et de stabilité indispensable
pour se construire et se protéger des aléas de la vie.
La CFTC réaffirmera que l'accès au logement doit être
érigé en priorité de la nation. C'est pourquoi elle
demandera la construction de 150 000 logements par an,
sur une période de 5 ans, afin de soutenir et
équilibrer le marché, et ainsi réduire les coûts
locatifs par une offre suffisante sur l'ensemble des
territoires. Elle réclamera également l'instauration
d'une couverture logement universelle pour permettre à
tout locataire de conserver son logement même en cas de
survenance d'un aléa de la vie personnelle ou
professionnelle. Elle demandera la création d'un
observatoire national pour l'encadrement des prix des
loyers ainsi que l'application de l'indice de
référence des loyers en cas de changement locataires.
Enfin, en réponse à toutes ces
précarités qui trop souvent opèrent en cascade, la
CFTC estime que le pays à besoin d'un État régulateur
et protecteur, garant de la cohésion sociale et acteur
du développement économique, premier levier de lutte
contre la pauvreté