Modulation
du temps de travail = danger
Les
députés ont adopté mardi 18 octobre 2011, une
proposition de loi du député Jean-Luc Warsmann (UMP,
Ardennes)* visant essentiellement à simplifier le droit
des entreprises, notamment des petites et moyennes. Une
bonne initiative, a priori, sachant à quel point la «
paperasserie » peut handicaper leur activité.
Au milieu des 94 articles de ce texte « fourre-tout »
qui aborde aussi bien les questions de télétravail, de
bulletin de paie que de reporting social (cf. LC n°1371),
l’article 40 inquiète tout particulièrement la CFTC.
« La mise en place d’une répartition des horaires sur
une période supérieure à la semaine – et au plus égale
à l’année – ne constitue pas une modification du
contrat de travail » indique le texte. Un an ! Celui qui
qualifie cela de « courte période » dans l’exposé de
ses motifs à légiférer est bien déconnecté de la réalité.
La vie de famille est une gestion à flux tendu : emmener
les enfants à l’école, les récupérer, gérer le
quotidien : ce n’est pas rien. Surtout pour les familles
monoparentales. « Cela entraînera
des frais supplémentaires pour les familles (gardes
d’enfants, déplacements supplémentaires, etc.) qui se
seront organisées bien avant une modification des
horaires » a argumenté Claude Raoul,
membre du bureau confédéral dans son courrier au ministère.
Ce texte va à l’encontre des convictions de la CFTC qui
se bat pour que chacun d’entre nous puisse concilier vie
professionnelle et vie privée. Si la manœuvre vise à
soulager l’entreprise de la rédaction d’un avenant au
contrat de travail, elle ne doit pas pour autant mettre le
salarié devant l’obligation de se plier à tous les
changements ! À moins qu’il ne soit volontaire…
Un
petit mot qui fait toute la différence et que la CFTC a
soufflé au ministère. Le texte de loi est aujourd’hui
entre les mains des sénateurs.