Le
gouvernement français doit revoir sa copie
Le
comité de la liberté syndicale de l’Organisation
internationale du travail a rendu, le 16 novembre, un avis
très attendu concernant la loi du 20 août 2008 et qui
fera date. L’OIT demande à la France ni plus ni moins
que de réviser sa copie, et donc sa législation. Un
camouflet pour le gouvernement et les signataires de la «
position commune ».
Pour
le Bureau international du travail (BIT), les nouvelles
modalités de désignation des délégués syndicaux
issues de la loi du 20 août 2008 sont contraires à la
liberté syndicale telle qu’elle est définie dans
l’article 3 de la convention 87 signée par la France,
c'est-à-dire « le droit des syndicats d’organiser leur
gestion et leur activité » et notamment « de choisir
leurs délégués syndicaux aux fins de la négociation
collective ».
La
CFTC se réjouit que l’OIT reconnaisse qu’il y a là
entrave à la liberté syndicale, et par conséquent à la
liberté individuelle des salariés. Bien avant son entrée
en vigueur, et jusqu’à aujourd’hui, la CFTC n’a eu
de cesse de dénoncer les défaillances et conséquences néfastes
de cette loi « scélérate » qui n’est que la
transcription de la « position commune » signée par
quelques uns (Medef, CGPME, CGT et CFDT) avec la bénédiction
du gouvernement.
Ce
dernier doit maintenant « examiner, en consultation avec
les partenaires sociaux, dans le cadre du Haut conseil du
dialogue social (HCDS), la possibilité de réviser la législation
en ce qui concerne le droit pour les travailleurs d’élire
librement leurs représentants ». Il n’est pas
seulement demandé au Haut conseil un simple avis
informel, mais le BIT « prie le gouvernement de le tenir
informé des conclusions définitives et des opinions qui
seront rendues ».
La
CFTC continuera, au sein du HCDS où elle siège, à
s’opposer avec la plus grande fermeté à un tel
dispositif législatif totalement contraire à la liberté
syndicale, aux principes de la négociation collective et
d’un dialogue social efficace.