Malgré des
bénéfices de 4,6 milliards d’euros en 2010 pour le
groupe GDF-Suez, en hausse de 3,1% par rapport à 2009, le
gouvernement a annoncé une nouvelle hausse de 5% des
tarifs du gaz au 1er avril, ce
qui fera 20% d’augmentation en un an.
« Rien
ne peut justifier cette politique, les cours du gaz étant
en baisse sur les marchés », note Noël Yvon,
coordinateur CFTC pour le groupe. « La
hausse des prix était une conséquence prévisible de la
privatisation de GDF en 2004, rappelle Dominique
Villers, vice-président de la fédération CMTE, l’établissement
public avait vocation à satisfaire les usagers,
maintenant la SA cherche avant tout à rémunérer ses
actionnaires ». Et les salariés ne profitent pas
plus que les consommateurs de ces bons résultats économiques.
« La
direction nous a proposé 1,1% d’augmentation collective
en 2011, ancienneté et avancements compris, autant dire
un gel des salaires, s’insurge Noël Yvon, alors
que le salaire de Jean-François Cirelli, vice- président
du groupe, a été multiplié par six depuis 2005 et que
celui de Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez, a dépassé
les 3 millions d’euros en 2009. C’est scandaleux, les
fruits de la croissance doivent être également
redistribués aux salariés ».
Pour la
CFTC, l’énergie n’est pas une marchandise comme les
autres, tous les citoyens doivent y avoir accès. Les
pouvoirs publics semblent avoir entendu le message. Le
gouvernement a annoncé un rabais supplémentaire sur le
tarif social du gaz et installé un « observatoire de la
précarité énergétique ».