Sommet
européen, déclarations du Président de la République,
peut-on dire que la crise est résolue ? Pour la CFTC, les décisions
prises au sommet européen représentent un début de
solutions, mais certainement pas une réponse suffisante
pour sortir de la crise. Elle s'interroge sur les conséquences
des contraintes budgétaires annoncées et sur un possible
risque de récession. La publication des mauvais chiffres du
chômage en atteste. La CFTC tient donc à réaffirmer ses
positions et ses propositions comme réponses à une gestion
de crise à long terme.
«
Le sommet européen qui s'est déroulé mercredi, a débouché
sur un accord historique qui colmate une brèche, mais reste
insuffisant pour la CFTC » déclare Jacques Voisin.
Pour
la CFTC, l'accord prévu sur le rôle de la Banque centrale
européenne, reste timide. La BCE doit avoir un rôle plus
actif, et être un rempart efficace contre le risque de
contagion systémique.
La
CFTC prône, également, la mise en place d'une réelle
gouvernance économique et sociale européenne, ainsi qu'une
harmonisation fiscale entre les États européens.
Par
ailleurs, malgré une augmentation du Fonds Européen de
Stabilité Financière (FESF), ses ressources restent
insuffisantes (1 000 milliards d'augmentation, avec une
capacité actuelle de 250 milliards d'euros) : or la dette
cumulée des 5 pays sous tension, représente à elle seule
3 400 milliards d'euros !
Pour
la CFTC, les réponses aux conséquences de la crise au
niveau national ne doivent pas s'inscrire dans des plans de
rigueur successifs, pesant sur le pouvoir d'achat des ménages,
mais passer principalement par :
-
La mise en place d'une réforme de la fiscalité, avec :
· La
mise à plat de toutes les niches fiscales, afin d'évaluer
l'efficacité sur l'emploi de toutes les exonérations de
cotisations sociales ;
· La
taxation sur les opérations financières spéculatives ;
· Une
répartition des efforts proportionnels à la capacité
contributive de chacun, incluant une taxation des hauts
revenus plus importante.
-
L'emploi comme accélérateur de croissance :
Pour
la CFTC, la priorité doit être donnée à la croissance et
donc à l'emploi, en redonnant notamment du pouvoir d'achat
aux ménages et aux familles. Avec une révision à la
baisse de la croissance pour 2012, un risque de récession
important, et 4, 441 millions de demandeurs d'emploi, la
situation reste très inquiétante pour l'avenir !
Pour
la CFTC, il faut :
· Mettre
en place un bouclier social afin de protéger les plus
fragiles des conséquences sociales de la crise (pauvreté,
précarité, paupérisation...);
·
Donner la priorité à l'emploi en renforçant notre tissu
industriel pour améliorer notre compétitivité, en échafaudant
une véritable politique économique et industrielle qui
repose à la fois sur le court, le moyen et le long terme.
·
Créer une provision pour risque social, consistant pour les
entreprises à mettre en place un dispositif les conduisant
à provisionner le risque social pour protéger davantage le
salarié. Le fonds qui en résulterait permettrait de
continuer à rémunérer les salariés lors de périodes de
faible activité, voire de récession, au lieu de procéder
à des licenciements et fermer de nouveaux sites.
«
Consciente de la nécessité de trouver de nouvelles
recettes pour rééquilibrer le budget et pour relancer la
croissance et l'emploi, la CFTC restera très vigilante sur
les mesures issues du nouveau plan portant sur les 6
milliards d'euros, annoncé par le chef de l'État. Elle
n'acceptera pas des mesures qui reposeraient une nouvelle
fois sur les ménages ! La voie de l'austérité doit être
abandonnée » déclare Jacques Voisin.
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