Entre
les reports, les annulations pures et simples, l’organisation de
réunions à l’intérieur de réunions, les rencontres en bilatérales…
les partenaires sociaux, chargés d’impulser le dialogue social
naviguent actuellement à vue.
Non
par manque de sujets : assurance chômage, paritarisme,
institutions représentatives du personnel, insertion
professionnelle des jeunes, retraites complémentaires… les
organisations syndicales et patronales ont du grain à moudre.
Mais la meule est émoussée et le moulin semble prendre l’eau
de toute part.
La
proposition de la CFTC de créer un Comité paritaire permanent du
dialogue social (C2PDS) n’en prend que plus de force. Il ne
s’agit pas uniquement d’inventer un énième organisme de délibération,
mais véritablement de révolutionner les relations sociales en
leur donnant un nouvel élan, de nouvelles perspectives, un
nouveau mode de fonctionnement, dans un lieu neutre et libre qui
ne soit pas le Medef comme aujourd’hui.
Ce
C2PDS permettrait d’établir, en amont et sans lien direct avec
l’actualité brûlante, la liste de tous les sujets qui sont du
ressort des partenaires sociaux et qui pourraient faire l’objet
de discussions, de concertations ou de négociations (sans
obligation systématique de résultat) et de bâtir un agenda
partagé de réforme. Dans cette perspective, le Conseil économique,
social et environnemental pourrait être le siège de cette
nouvelle structure, notamment parce que ce haut lieu de la République
connaît bien les processus de construction sociale.
Ce
Comité pourrait enfin développer des modes d’expression différents.
Tenant compte de son besoin d’expertise externe, les partenaires
sociaux pourraient s’appuyer sur l’expertise d’organismes
comme l’Ires, l’OFCE, Rexecode… Fort de la maturité des
partenaires sociaux, cette nouvelle instance sociale paritaire
serait irriguée par les retours venant des branches et des
entreprises.
Il
est aujourd’hui urgent de réorganiser le dialogue social ;
sinon, ce sont les salariés qui en pâtiront.
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