La
CFTC ne s’attendait certes pas à un miracle, mais déplore que le
gouvernement reste toujours enfermé dans une unique logique budgétaire.
Seule semble compter la mécanique financière, sans aucune prise en
compte de l’Humain et du social. Comme au cours de ces six
derniers mois, et ce, malgré la mobilisation persistante et
grandissante
Le
gouvernement s’entête à ignorer et à opposer une fin de
non-recevoir à toutes les futures victimes de cette réforme inéquitable.
Le 23
septembre dans la soirée, l’unique réponse apportée consistait
à amplifier les peurs légitimes des travailleurs en surfant sur un
contexte économique très tendu.
Comment
est-il possible d’affirmer qu’il n’y a pas de « mise en péril
des plus fragiles » ? Bien au contraire ! Les femmes, les carrières
longues, les temps partiels, les mères de famille sont précisément
celles et ceux qui seront le plus durement touchés par cette réforme.
Il existe pourtant des solutions, pour protéger ces publics très
vulnérables, mais le gouvernement persiste à ne pas vouloir
examiner des solutions alternatives plus équitables, préférant
continuer à faire peser le poids de la réforme sur les épaules
des plus fragiles.
La
CFTC n’a pas vu l'ombre d'une amélioration sur ce projet ni « l'émergence
d’un nouveau contrat social ». Bien au contraire. Les carrières
longues voient leurs situations inchangées par rapport au système
actuel. Le système n’est nullement meilleur que le précédent.
Le gouvernement semble considérer qu’il accorde une immense
faveur à ces salariés qui travaillent depuis l’adolescence en ne
leur appliquant pas la réforme. Mais continuer à les laisser
travailler encore davantage, est-ce là vraiment une « situation améliorée
» pour eux ?
Quant
à la question de l’inégalité salariale et des concessions qui
pourraient être faites sur le sujet, il s’agit là encore
d’enfumage. C’est un faux débat. D’une part, parce que l’on
peut déjà parier que la solution proposée n’a aucune chance
d’être plus efficace que les précédentes et d’autre part,
parce que cela contourne le problème. La mesure pourrait
potentiellement avoir un impact dans plusieurs dizaines d’années
sur les montants des pensions de retraite des femmes. Le nouveau
système serait lui appliqué dès 2011. De nombreuses femmes
risquent donc malgré des carrières hachées, des temps partiels
subis, mais surtout des métiers pénibles, devoir travailler
jusqu’à 67 ans pour espérer atteindre un niveau de retraite
normal. Comment le gouvernement peut-il assurer sérieusement
qu’avec ces montants aussi dérisoires, ces femmes ne basculeront
pas dans la précarité ?
Après
les nombreuses déclarations péremptoires assénées par l’exécutif
aujourd’hui, la CFTC tient à rassurer le gouvernement. Nous ne
sommes pas des irresponsables ignorant les défis posés aux générations
à venir, mais nous pensons qu'une véritable réforme doit avant
tout reposer sur la concertation avec les partenaires sociaux et
recueillir l'assentiment de tous les salariés.
Brandir
la menace d’un État au bord de la faillite qui ne serait bientôt
plus en mesure de verser leurs pensions aux retraités, relève
d'une démarche qui n'est pas de nature à apaiser les tensions.
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