Les
salariés ne doivent pas être – une fois de plus – les
victimes de la réforme des retraites
P
Les
tensions et inquiétudes sont de plus en plus vives alors que
les discussions sur la réforme des retraites viennent de démarrer.
Et il
y a au moins un point sur lequel tout le monde est d’accord : l’équilibre
financier des régimes de retraite doit être assuré. Sous peine de
priver les générations futures d’un acquis social construit
depuis 1945. Mais pour y parvenir, les réponses diffèrent, ainsi
que les leviers à activer...
Depuis
le 12 avril, la CFTC a été reçue à plusieurs reprises par Eric
Woerth et ses collaborateurs. Le ministre a annoncé l’ouverture
de plusieurs chantiers pour lesquels la CFTC a présenté ses
propositions :
Pénibilité :
pour la CFTC, exercer 10 ans, 20 ans, 30 ans un métier pénible
n’est pas tolérable. La prévention doit constituer une priorité
absolue afin de diminuer les facteurs classiques de pénibilité
(efforts physiques répétés, exposition aux bruits, travail de
nuit, stress, pression commerciale, etc.). Lorsque la prévention échoue,
les salariés doivent pouvoir cesser leur activité plus tôt afin
de profiter d’une retraite avec une espérance de vie similaire
quelles que soient les taches effectuées durant leur vie
professionnelle.
Emploi des seniors :
si la CFTC est favorable à ce que les seniors qui le souhaitent
poursuivent leur activité professionnelle, elle rappelle que cela
n’est pas réaliste quand moins de 40% de ceux qui s’apprêtent
à partir en retraite sont aujourd'hui en activité. La CFTC affirme
par ailleurs que le maintien des salariés âgés dans l’activité
ne doit pas constituer un frein à l’entrée des jeunes dans les
entreprises.
Mécanismes de solidarité : la
CFTC réaffirme son attachement au régime par répartition basé
sur la solidarité entre salariés actifs et retraités ayant cotisé.
Il s’agit également d’assurer une retraite décente (100% du
SMIC) à tous, y compris ceux qui ont eu un salaire faible ou ont
subi les aléas de la vie (chômage…)
Expliquant
que le déséquilibre financier actuel étant essentiellement un
problème de ressource, la CFTC a également demandé - et obtenu
- la mise en place d’un groupe de travail sur le financement,
groupe au sein duquel elle proposera notamment l’élargissement
de l’assiette des cotisations aux revenus du capital (stock-options,
profits non-réinvestis)
Par
ailleurs, la CFTC réaffirme son attachement à la possibilité de
partir en retraite à 60 ans à taux plein (pour ceux remplissant
les conditions), et à 65 ans sans décote quel que soit le nombre
de trimestres cotisés. La réforme de 2003 a allongé la durée de
cotisation ; la CFTC refuse qu’une fois de plus les salariés
soient pénalisés par la réforme en cours.
Prochain
rendez-vous : le 11 mai avec Eric Woerth.