C’est avec effarement que la CFTC a pris
connaissance de l’entretien accordé par François Baroin au
quotidien Les Echos hier matin. On avait beau s’y attendre, le
coup est rude pour les ménages, car injuste. En supprimant, par
exemple, les aides sociales accordées aux particuliers employeurs d’un
salarié à domicile et aux associations, le ministre du Budget
indique clairement que le gouvernement a choisi d’épargner les
entreprises qui, a priori, continueront de bénéficier des
largesses de l’Etat. Sans compter qu’une telle mesure aura des
conséquences négatives sur l’Emploi et contribuerait à
favoriser le recours au travail au noir.
Tout aussi injuste est, pour la CFTC, la
suppression de la possibilité offerte aux étudiants et à leurs
parents de cumuler l’aide personnalisée au logement et la
demi-part pour enfant à charge. Le gouvernement affiche ainsi
clairement ses intentions : faire peser sur les ménages le plan d’austérité.
Alors que la baisse de la TVA à 5,5 % dans la restauration est
maintenue malgré son inefficacité avérée.
En considérant que la crise est terminée, le
ministre commet une grave erreur. La crise n’a pas fini de faire
sentir ses effets en termes d’emplois, notamment. De plus en plus
nombreuses des voix s’élèvent pour mettre en garde contre les
politiques d’austérité qui risquent de peser sur l’activité,
donc sur l’emploi, donc sur les recettes fiscales et sociales.
Enfin, la CFTC considère que l’indicateur
retenu pour justifier la mise en place de la rigueur et qui consiste
à rapporter le déficit public au PIB n’est pas pertinent. Plus
le PIB diminuera – ce qui est le cas en période de récession –
plus ce rapport sera élevé même si la dette diminue. On pouvait
penser que les travaux de la commission Stieglitz, Sen et Fitoussi
seraient l’occasion de privilégier d’autres indicateurs. La
CFTC regrette de constater qu’il ne s’agissait, là, que d’une
opération de communication !
Pour la CFTC, le gouvernement fait fausse route en voulant donner
des gages aux marchés financiers, à l’origine de la crise et des
déficits actuels. C’est, au contraire, en favorisant l’activité
économique qu’on parviendra à réduire le déficit public.