Non, la vague de
suicides chez France Telecom n’est pas “un effet de mode”,
comme l’a d’abord déclaré Didier Lombard, son PDG,
certainement sous le coup de l’émotion et de la sur-médiatisation,
et qui s’est par la suite excusé de sa maladresse.
La CFTC, de son côté,
multipliant les démarches, prend le phénomène très au sérieux
même s’il n’est pas question pour autant d’en rajouter
dans la surenchère.
Au niveau confédéral,
Jacques Voisin a écrit aux leaders des organisations patronales
–Medef, UPA et CGPME– pour leur demander l’ouverture, dans
le mois, d’une négociation sur le harcèlement et la violence
au travail.
L’engagement de cette négociation avait été obtenue à
l’arraché par la CFTC lors de la signature de l’ANI sur le
stress de juillet 2008. Celle-ci devait démarrer dans les douze
mois... mais aucune date n’a été programmée.
La CFTC avait, à
l’époque, vu juste en inscrivant noir sur blanc dans
l’accord, que le harcèlement et la violence au travail étaient
des facteurs de stress.
Elle avait vu juste en demandant également l’obligation ferme
de négocier sur le stress dans les branches et entreprises.
Mais cette demande lui avait été refusée. Laurence Parisot a
été la première à se déclarer favorable à une négociation
sur le harcèlement au travail, et “à se mettre autour de la
table avec les syndicats, pour mieux définir les critères du
harcèlement ”.
Elle a, de plus, rappelé à l’ordre les branches
professionnelles afin qu’elles appliquent l'accord sur le
stress au travail et ainsi évitent, ou tout du moins limitent,
la multiplication de suicides.
De son côté, la fédération Postes & Télécoms CFTC,
avec FO, a demandé la création d'une commission d'enquête
parlementaire sur la vague de suicides chez France Telecom.
Une négociation sur le stress vient de démarrer. “Une vraie
rupture dans le langage de France Telecom, qui reconnaît avoir
fait fausse route sur son management et qu’il fallait
ajouter de l’humanité”, s’est félicité Patrice Diochet,
DSC CFTC de l’entreprise.