Le
chef de l’État a fait connaître ses arbitrages sur la taxe
carbone. Le débat autour de son montant, des compensations accordées
et de son réel impact pour réduire les émissions de Co2 (et par
conséquent le réchauffement de la planète !) est pour autant
loin d’être clos.
La
taxe carbone sera bien introduite au 1er janvier 2010. Son montant
est fixé à 17 euros par tonne de Co2 émise, puis évoluera de
manière progressive. Les entreprises comme les ménages devront
s’acquitter de cette nouvelle taxe en fonction de leur
consommation en pétrole, gaz, charbon et GPL.
Un
système de compensation est prévu pour éviter de trop pénaliser
le pouvoir d’achat des ménages et la compétitivité des
entreprises. Pour les ménages, cette compensation se fera sous la
forme d’une réduction d'impôt sur le revenu ou d’un chèque
vert (sans plus de précision) pour ceux qui ne sont pas
imposables. La taille de la famille et le lieu de vie seront pris
en compte (desserte en transport en commun, notamment).
Les
ménages devront tout de même avancer les 74 euros (coût moyen
de la taxe par foyer en 2010) avant réduction d’impôt! Même
si, dans son discours le chef de l’État, parle d’un versement
de la compensation dès début 2010.
Les
entreprises ne seront, elles, plus tenues de s’acquitter de la
taxe professionnelle qui sera finalement supprimée dès 2010, en
gage de compensation. Un beau cadeau pour les entreprises de
production / distribution d’électricité, qui ne sont pourtant
pas concernées par cette taxe (seules les énergies fossiles le
sont). Ce qui n’est évidemment pas du goût des élus locaux,
qui nécessairement répercuteront ce manque à gagner en imposant
davantage leurs contribuables.
La
logique du pollueur-payeur s’applique tout de même et impactera
plus particulièrement les secteurs de la chimie, des transports
maritimes et côtiers, de la métallurgie, des transports aériens...
Aucune
compensation n’a été précisée pour les secteurs de la pêche
ou de l'agriculture.
Une
commission indépendante sera créée afin de garantir la
transparence sur les compensations, qui seront nécessairement
amenées à évoluer au fil des augmentations de la taxe.
En
dehors de cette taxe, des avantages fiscaux seront accordés aux
logements écologiques (HQE), une prime de 5 000 euros pour
l'achat de voitures propres est annoncée, ainsi qu’un plan
destiné à promouvoir l’acquisition de ce type de véhicule.
La
taxe carbone est inscrite au PLF 2010 examiné à partir du 30
septembre au Parlement.
La
CFTC n’est pas opposée au principe de la Contribution Climat
Energie dont le principe avait fait l’unanimité lors du
Grenelle de l’environnement. Elle en avait toutefois fixé
plusieurs limites afin de ne pas pénaliser les ménages, aggraver
leur faible pouvoir d’achat, ni remettre en cause l’adhésion
de tous à cette démarche.
Les
arguments de la CFTC semble avoir été retenus sur ces différents
points, même si le montant de la taxe est supérieur de deux
euros à ce qu’elle préconisait
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