Nous sommes ici pour porter haut les couleurs de la CFTC, afin de
promouvoir nos valeurs et défendre les droits des salariés, des
demandeurs d’emploi, des retraités et de leurs familles…
La République, cette place où nous sommes rassemblés, est d’ailleurs
au cœur de nos revendications actuelles. Car, de quoi s’agit-il
aujourd’hui, sinon que de défendre la démocratie sociale et tout
ce qui nous permets d’être fiers de rester des syndicalistes
debout, maitres de notre destin, défendant les salariés et
Fidèles à nos valeurs ?
On me dit que nous sommes – que vous êtes - 6
milliers rassemblés sur cette place pour célébrer la fête du
travail, venus de tous les horizons de l’Hexagone et de tous les
secteurs d’activité.
Du fond du cœur, je vous dis Merci, un
immense Merci.
Par votre présence, Aujourd’hui, vous
témoignez au meilleur niveau, de la mobilisation et de la
représentativité de la CFTC.
Car la légitimité à porter les revendications du monde du
travail: c’est vous !
Car la légitimité à négocier dans les entreprises, les branches
et à l’échelon national: c’est vous !
Alors en vous regardant, en vous écoutant, aujourd’hui, je ne
peux éprouver qu’un sentiment de Fierté et de Confiance en notre
avenir commun !
C’est à mon avis la meilleure réponse à tous ces oiseaux de
mauvaise augure qui, dans certains cabinets, officines, journaux, et
voire dans certains types d’organisations syndicales – annoncent
notre mort prochaine.
S’ils vous voyaient, s’ils vous entendaient, ils constateraient
que leurs vœux les plus chers sont encore loin d’être
exhaussés.
Tant mieux pour nous et surtout tant pis pour eux !
Selon eux, au nom de la démocratie sociale, nous
devrions nous éclipser au profit de syndicats dits plus influents,
plus efficaces, plus actifs, mais qui n’ont d’influent, d’efficace
et d’actif que le nom, et pour seuls résultats certains petits
arrangements entre amis, présentés avec un certain talent aux
médias affamés de déclarations volontaristes mais sans
conséquences sur l’amélioration de la vie quotidienne de nos
concitoyens.
Au nom de la démocratie sociale, devrions-nous
nous fondre dans la masse informe du syndicalisme réformiste bien
pensant et renoncer à nos convictions et à notre histoire ?
Si être réformistes c’est agir au nom
du bien commun, placer le salarié du privé ou l’agent de l’Etat
et leur famille au centre des avancées sociales, si l’objectif c’est
d’améliorer sans cesse la qualité de vie au travail et dans la
société. Alors, oui, nous sommes réformistes... Et notre
réponse sera toujours la même : La CFTC signera !
En revanche, si être réformistes, c’est
cautionner les régressions sociales et c’est accompagner
des mesures économiques qui ne respectent pas la dignité de la
personne, notre réponse sera toujours la même : La CFTC ne
signera pas !
Mes amis, soyons novateurs et préférons au
terme galvaudé de syndicalisme réformiste, celui de syndicalisme
de construction sociale.
Car que faisons-nous d’autre, que faites-vous d’autre, dans vos
entreprises et vos administrations, en agissant inlassablement sur
la société d’aujourd’hui, pour construire le monde de demain ?
C’est le sens de notre journée d’hier, sur le thème de l’innovation
sociale et syndicale, riche des propositions des militants.
C’est vrai, notre disparition en arrangerait plus d’un.
Depuis 1919, on essaie par tous les moyens de nous faire taire :
1936, 1940, 1964… la liste des batailles et des coups tordus est
longue, Mais nous sommes toujours là !
Déjà, en ces temps éloignés, nos adversaires étaient plus
coriaces et plus résolus à nous éliminer et malgré cela, ils n’y
sont jamais parvenus ! Alors pourquoi y parviendraient-ils aujourd’hui
?
Aujourd’hui, on nous dit qu’il faut réformer
la représentativité pour créer les conditions d’un meilleur
dialogue social. Nous, nous sommes d’accord, puisque nous avons
toujours – à l’inverse de certains autres – prôné le
développement du dialogue social et privilégié le moteur du
dialogue social comme moyen d’action.
Mais quand on nous demande de cautionner un pseudo accord sur la
réforme de la représentativité qui ne permet pas d’atteindre
cet objectif – notamment dans les PME et les TPE –et qui nie le
pluralisme né de l’histoire sociale pour privilégier les gros
syndicats, alors oui, nous nous y opposons.
La balle est aujourd’hui dans le camp du
gouvernement qui devrait déposer un projet de loi sur le sujet.
Mais, attention ! Bien des choses pourraient encore changer d’ici
là. Alors mes amis, restons mobilisés pour que le moment venu,
nous fassions entendre très fortement notre voix. Et nous avons une
occasion avec les grandes élections professionnelles et plus
particulièrement les élections prud’homales à la fin de l’année.
Aujourd’hui, nous ne sommes pas seulement
rassemblés pour démontrer que la CFTC a sa place sur l’échiquier
syndical et qu’il faut encore et toujours compter sur elle. Nous
sommes là, aussi, pour crier votre colère contre la chute du
pouvoir d’achat, contre la dégradation des conditions de travail
et l’augmentation de la précarité.
Certains experts autorisés à être "
auto autorisés ", voudraient nous faire croire que le pouvoir
d’achat ne baisse pas, voire qu’il augmente. A les entendre,
nous aurions la berlue, nous serions en permanence sous l’effet de
substances hallucinogènes. Bien !
À toutes ces personnes, j’ai envie de leur poser deux ou trois
questions simples: Vous arrive-t-il de faire vos courses ?
Tenez-vous vos comptes au jour le jour ? Remplissez-vous de temps en
temps votre réservoir d’essence ? Lisez-vous parfois la presse ?
Ouvrez-vous votre fenêtre, ne constatez-vous pas que, depuis l’été,
les prix des denrées alimentaires, du transport, de l’énergie,
du logement ne cessent de grimper ?
Ne voyiez-vous pas qu’à l’étranger,
plusieurs pays connaissent de graves émeutes de la faim, et que ce
sera peut être demain la même chose, en France sous d’autres
formes ? Ne pressentez vous pas, du haut de votre savoir livresque
que nous sommes peut être et malheureusement à la veille d’une
explosion sociale ?
Si le gouvernement, a accepté d’augmenter le
Smic de 2,3 % à compter de ce 1er mai, soit deux mois avant la date
habituelle, c’est bien que l’inflation redémarre Et si dans le
même temps les salaires n’ont pas augmenté c’est que le
pouvoir d’achat a bien diminué. Voilà la réalité !
Notre revendication ne peut donc pas se limiter
à une simple augmentation du Smic qui n’est, en fait, qu’une
course à la montre pour la survie. Nous défilons, ce matin, pour
demander une véritable augmentation générale du pouvoir d’achat
pour tous les salariés !
Les services de la Confédération ont travaillé à un chiffrage d’un
juste salaire, d’un salaire qui permette au travailleur et à sa
famille de vivre décemment, de vivre en étant de son temps, dans
la France de ce début de XXIe siècle. Les premières estimations
rendent caduques les chiffrages du Smic qui se croyaient audacieux
et qui ne reposaient sur rien de réel.
D’ici une quinzaine de jours, nous rendrons
public à la fois notre chiffrage et les pistes que nous
avançons pour augmenter le pouvoir d’achat. Plusieurs leviers
existent qu’il faut actionner en même temps ! L’augmentation du
pouvoir d’achat passe d’abord par la politique salariale, et une
plus juste répartition des gains de productivité ! Il faudra
arbitrer pour que la partie grandissante qui va aux actionnaires au
détriment des salaires et de l’investissement productif soit
rééquilibrée. Le Président de la République vient de reprendre
notre proposition des 1/3, elle ne doit pas rester en l’état de
simple suggestion.
Mais, mes chers amis, la dignité passe aussi par un travail
décent. La stratégie de Lisbonne vise à faire de l’Europe,
je cite : " l’économie de la connaissance la plus
compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une
croissance économique durable accompagnée d’une amélioration
quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande
cohésion sociale ". Où en sommes-nous de ces belles
déclarations d’intention ?
Il faudra aussi passer par une baisse de la TVA
sur les produits de première nécessité et la hausse de la TVA sur
les produits de luxe, sur la TVA emploi, le chèque transport, etc…
Voici quelques unes des propositions novatrices et courageuses que
nous présenterons au Président de la République, dans une lettre
ouverte, et à la presse le 15 mai prochain.
Oui, peut-être, des progrès ont été réalisés dans la lutte
contre le chômage, mais nous en voyons ces derniers jours les
limites (DMC, Dunlop, Peugeot, EADS… pour ne reprendre que l’actualité
la plus récente). On constate parallèlement une augmentation du
nombre d’emplois précaires, à temps partiel subi et sous-payés.
Si nous sommes là ce matin, c’est aussi, pour réclamer la mise
en place d’un juste salaire et la création d’emplois de
qualité.
Je propose, donc, de construire un baromètre européen qui mesure
la qualité de l’emploi à l’aide de plusieurs indicateurs parmi
lesquels un juste salaire, mais aussi les qualifications, l’éducation
et la formation tout au long de la vie, l’égalité entre les
hommes et les femmes, la santé et la sécurité au travail, la
conciliation entre vie professionnelle et vie privée, le dialogue
social, la participation des travailleurs…
À l’heure où la France s’apprête à
assurer la présidence de l’Union européenne, nous demanderons
officiellement au Président et au gouvernement de porter notre
revendication. Il y va de la crédibilité de l’UE à se
construire pour les citoyens et non pas contre eux. Ce serait aussi
l’honneur de la France d’infléchir durablement la construction
européenne au service du monde du travail.
Faire avancer l’Europe Sociale c’est maintenant !
Reconnaître que les hommes et les femmes d’Europe ont droit à la
dignité, à la justice, à la santé, à un travail décent et à
espérer à un avenir commun, c’est maintenant !
Vous voyez mes chers amis, la CFTC ne chôme
pas et n’est ni à court d’actions ni de propositions !
C’est aussi bien sur le dossier des retraites :
rien sur les petites pensions
rien de sérieux sur les financements
rien sur la reconnaissance de la pénibilité
rien qui ne rassure les jeunes et les salariés âgés
rien de précis sur le pouvoir d’achat…
Sauf les 41 ans avec l’assentiment de qui nous savons !!!