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               C. T. P. C. du 7 juin 2006

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( jeudi 8 juin  2006 )

DECLARATION DU SYNDICAT CFTC TRESOR

Monsieur le Président,

Le rapport sur l’état des services est un encensoir destiné :
En externe, à « vendre » nos services et leurs mérites,
En interne, à conforter les troupes dans les vertus de la course au progrès (j’ai bien dit la course, car ce n’est pas le progrès que conteste la CFTC, mais la frénésie.)

Si le rapport n’élude pas totalement les problèmes, il ne les étudie pas non plus.

A sa lecture un agent aurait le tournis et en conclurait : « ah, c’est pour cela qu’on en peut plus ! »

La gestion courante prend plus de temps que la gestion du changement. Certaines de vos équipes, Monsieur le Président, ne se préoccupent que du changement. D’autres ne règlent que les affaires courantes. D’autres enfin se préoccupent des ressources humaines et des moyens de fonctionner.
Sur le terrain, nombreux sont celles et ceux, quel que soit leur grade, qui font tout cela à la fois.

C’est bien entendu le titre III et ses quelques pages qui retiennent tout d’abord l’attention des organisations syndicales. Il faut comprendre, assurer les affaires courantes et penser et préparer l’avenir en se référant au passé pour que le changement serve à quelque chose.

La notion de progrès est liée à celle de temps. On ne peut demander à des agents de renier le passer. Il faut avec eux dessiner et construire l’avenir en garantissant la réussite au présent.

Or lorsque nous lisons le rapport, nous passons en revue un audit et des statistiques, autant d’instruments de mesures diverses et variées, souvent produites par le terrain de façon redondante (si, si...) qui dessinent un monde mécanique, complexe et irréel où seuls les chiffres donneraient l’exacte mesure des réalités.

Le grand désarroi d’un pan entier de notre réseau, lié à HELIOS, n’apparaît pas à la lecture de ce document. Il s’agit pourtant d’une réalité qui touche lourdement le réseau.

La charge inimaginable que constituent les réformes qui s’empilent et créent de véritables carambolages n’apparaissent pas plus !

Réformiste la CFTC croit au progrès pour l’homme, généré par l’homme

La plupart des indicateurs sont des outils inspirés des méthodes du secteur concurrentiel et dit « libre. » Cela ne nous dérange pas à la CFTC, sauf lorsque ces outils ne répondent qu’à seule une loi : celle du marché. Si le marché n’est pas au service des femmes et des hommes, il n’a aucun sens. L’outil ORE ou l’outil GPEEC n’ont plus de sens s’ils ne sont que des instruments budgétaires. Nous demandons d’ailleurs un réexamen des modalités de cet instrument qui nous paraît peu pertinent sur certains points (et qui reste impertinent dans le fond, mais c’est un autre débat !).

Certaines de vos démarches en termes de gestion des ressources « humaines, » de « management » (nous préférons l’animation) et de formation démontrent votre intérêt pour les agents.

Hélas ces efforts sont bien en deçà des pressions qui pèsent par ailleurs sur les femmes et les hommes de ce réseau.

Les ressources « humaines » sont faites d’une "pâte" souple, adaptable, flexible même, mais qui a ses limites.
Nous voyons bien sur le terrain les fêlures, les brisures, les cassements qui s’opèrent. Les agents les plus dévoués, les plus dynamiques et plus enclins au progrès se désespèrent devant l’accumulation de certaines situations chaotiques.

Le changement permanent des codes, des repères, des outils et des priorités devient abrutissant et contre productif.

La gestion des mutations et des carrières, avec les promotions - sanctions (familiales et financières) ne conforte pas les agents dans l’idée de progrès.

La CFTC préconise la mise en place d’un « contrat de performance sociale. » Plus qu’un indicateur ; il s’agirait de la mesure d’un engagement.

Les rapports avec les usagers ne sont pas simplifiés. Nous avons une multitude d’offres et d’obligations nouvelles qui rendent nos services illisibles et multiplient les encombrements aux guichets. C’est grâce au grand sens du service public des agents que l’édifice résiste encore !
Les annonces d’innovations en terme d’animation du réseau, d’écoute et de prise en compte des inquiétudes et des ressentiments des agents, et de gestion sociale des réformes nous semblent très modestes et bien moins maîtrisées que les termes du contrat de performance.

La chape de plomb qui fait office de couvercle de la marmite s’alourdit encore. Cela peut exploser ou imploser. Et certaines déclarations intempestives et démagogiques plus que réfléchies et républicaines de certains responsables politiques sont autant d’étincelles plus explosives que progressistes.

Dans la vie professionnelle il y a deux voies :
Celle de l’engagement
Ou celle de l’indifférence.

Seule la première voie permettra de progresser.

Mais la lassitude ou l’écœurement peuvent inviter les agents à choisir la seconde.
Nombreux sont ceux pour qui les jeux sont faits : on désorganise le service public pour mieux l’enterrer. C’est ce mouvement qu’il faut éviter. Il faut vous donner les moyens de convaincre, de les animer d’un souffle efficace.

« L’état des services » ou « les services ... dans quel Etat ? » 

(Etat avec un E majuscule, bien entendu !)

Merci, Monsieur le Président.

 

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