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Fin
de l’expérimentation. Le Conseil constitutionnel
vient, dans une
décision rendue le jeudi 24 avril,
de censurer le gouvernement sur l’ajout d’un
amendement à la loi «Sécurité
dans les transports»
visant
à prolonger de deux ans la très inédite vidéosurveillance
algorithmique, la «VSA», dans certains lieux
publics.
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La
V S A permet
d’analyser, au moyen d’un algorithme, les
images de vidéosurveillance dans les
transports, notamment pour détecter des événements
dits à risque. Initialement, la vidéosurveillance
algorithmique avait été introduite à titre
expérimental dans la loi dédiée à la sécurisation
des Jeux Olympiques de Paris, permettant aux
opérateurs de transports, la RATP et la SNCF,
de pouvoir mettre en place et exploiter la vidéosurveillance
algorithmique, dans une volonté de pouvoir
intervenir en cas de mouvement de foule ou départ
de feu, par exemple, et dans le contexte
d’une densité d’usagers particulièrement
élevée.
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« Cavaliers
législatifs » ... |
Alors
que l’expérimentation était prévue pour
durer jusqu’au 31 mars 2025, le
gouvernement a tenté de retarder son échéance
par voie accélérée. En anticipation de la
fin, le gouvernement a fait passer un
amendement le 11 février 2025, étudié
et adopté, ainsi que d’autres nouvelles
dispositions, dès le lendemain en commission
mixte paritaire, dans la loi « Sécurité
dans les Transports ». L’amendement
remplaçant la date du 31 mars 2025 par
le 1er mars 2027. En réponse à cette évolution,
le 24 mars, plusieurs députés issus de
LFI et du groupe parlementaire Écologiste et
Social ont saisi le Conseil
constitutionnel, arguant que cet ajout sur la
prolongation de la vidéosurveillance
algorithmique n’avait pas de lien direct ou
indirect avec le texte initial, en faisant des
« cavaliers législatifs ».
Dans
sa décision, le Conseil constitutionnel
valide plusieurs arguments émis lors de cette
saisine, notamment sur le fait que les agents
privés de sécurité des services de la RATP
et de la SNCF se sont vus étendre leurs prérogatives
à des compétences normalement inhérentes à
la police administrative. Dans le même temps,
la surveillance algorithmique contrevient,
selon le Conseil, à plusieurs principes
fondateurs à commencer par la possibilité
pour chacun d’aller et venir librement, cité
dans la Déclaration des droits de l’homme
et du citoyen de 1789.
Le
Conseil constitutionnel a jugé que ces
dispositions permettent à des opérateurs
privés de transport de mettre en œuvre des
dispositifs de surveillance de la voie
publique au-delà des abords immédiats de
leurs véhicules, aux fins de prévenir les
atteintes à l’ordre public et de faciliter
la recherche des auteurs d’infractions.
Elles rendent ainsi possible la délégation
à une personne privée des compétences de
police administrative générale inhérentes
à l’exercice de la force publique nécessaire
à la garantie des droits, lit-on ainsi dans
la décision publiée le 24 avril. |
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Une expérimentation
controversée
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Le
gouvernement avait fait connaître
explicitement son souhait de prolonger cette
expérimentation, particulièrement controversée
depuis sa mise en vigueur. Parmi les inquiets
de cette disposition, la Commission des droits
de l’Homme avait notamment fait part de
ses craintes pour l’atteinte aux libertés
fondamentales, et la Commission nationale de
l’informatique et des libertés avait également tiré
la sonnette d’alarme sur une
technologie par nature intrusive. En
janvier 2025, un rapport émis par
un comité d’évaluation missionné par le
gouvernement, était par ailleurs paru sur
l’utilisation, jusqu’alors, de la vidéosurveillance
algorithmique, faisant état d’une
technologie aux performances très
variables, et notamment insatisfaisantes par
exemple pour la détection des départs de feu
ou de personnes au sol à la suite d’une
chute.
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