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Le
secrétariat général du gouvernement
(S G G) vient
publier la dernière édition de ses «
Statistiques
de la norme
».
Si
la production normative a baissé en 2024 en raison
de la situation politique et des périodes
d'affaires courantes, le stock de normes est
toujours aussi important et même en hausse. En 20
ans, le nombre d'articles législatifs réglementaires
en vigueur a augmenté de près de 60 %.
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« Mais
arrêtez donc d’emmerder les Français !
Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements
dans ce pays ! On en crève !
Laissez-les vivre un peu et vous verrez que
tout ira mieux ! Foutez-leur la
paix ! Il faut libérer ce pays ».
L’apostrophe est connue. Elle remonte
à 1966 et elle est signée de Georges
Pompidou, alors Premier ministre, à
l’adresse d’un de ses jeunes
collaborateurs à Matignon venu lui présenter
un parapheur rempli de décrets. Un certain
Jacques Chirac…
Que
penserait donc aujourd’hui Georges Pompidou
à la lecture des données publiées par le
secrétariat général du gouvernement (SGG)
dans la dernière édition de ses statistiques
de la norme ? Du mal certainement.
Portant sur l’année 2024, ces données
permettent de retracer l’activité normative
sur les vingt dernières et confirment en
effet une forte inflation normative sur la période.
Un « himalaya » auquel François
Bayrou, comme ses prédécesseurs, a décidé
de s’attaquer, pour reprendre la métaphore
de cette chaîne de montagnes et de ses
sommets que le Premier ministre a l’habitude
de citer pour désigner les difficultés
auxquelles la France doit faire face.
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Baisse de
la production normative en 2024 ...
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Lors
d’Assises de la simplification organisées
au Sénat début avril, le chef du
gouvernement avait ainsi dénoncé une boulimie
normative de l’État. Ce que viennent
aujourd’hui confirmer les dernières données
publiées par les services de Matignon.
Certes,
la production normative a baissé en 2024 en
raison de la situation politique et notamment
des deux périodes d’affaires courantes à
la suite de la démission du gouvernement
Attal (après la dissolution de l’Assemblée
nationale), puis celle du gouvernement Barnier
(à la suite de sa censure).
39
lois ont ainsi été promulguées l’année
dernière contre 56 en 2023, et 9 ordonnances
ont été prises par l’exécutif contre 23
un an plus tôt. Quant au nombre de décrets
publiés, celui-ci a légèrement décru
passant de 1.425 en 2023 à 1.313 en 2024. Une
petite hausse est néanmoins observée
s’agissant des arrêtés avec 7.203 textes
de ce type publiés contre 7.045 en 2023.
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110 jours
de lecture ... |
Pour
autant, si le flux normatif a eu tendance à
se tarir en 2024, au regard de la situation
politique, le stock de normes est toujours
aussi important et même en hausse, puisque
96 361 articles législatifs et
263 490 articles réglementaires
sont en vigueur actuellement (plus précisément
au 25 janvier 2025). Soit un total de
395 851 textes normatifs. Un
chiffre en hausse de 1,35 % cette année.
L’inflation est néanmoins beaucoup plus
importante sur vingt ans puisque le stock de
normes en vigueur a augmenté de près de 60 %
depuis 2004.
Ces
normes représentent un total de 47,57 millions
de mots contre 24,73 millions en 2004.
Soit une hausse de près de 90 %. Comme
l’indiquent plusieurs études sur le rythme
de lecture, un adulte arrive à lire environ
300 mots par minute. Sur la base de cette
estimation, il faudrait donc quelque
2 .643 heures pour lire
l’ensemble des normes actuellement en
vigueur en France, soit l’équivalent
d’environ 110 jours sans s’arrêter.
Avis aux amateurs. Comme le dit le célèbre
adage, « nul n’est censé ignorer la
loi ». Mais faut-il pouvoir la lire dans
son ensemble et en avoir le temps… |
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Une réduction
de l’activité normative durant les périodes
d’affaires courantes |
Dans
sa nouvelle édition des « Statistiques
de la norme », le SGG propose en effet
une mise en regard des textes
publics pendant les périodes d’affaires
courantes de 2024 avec les volumes des périodes
équivalentes de l’année précédente. Une
comparaison qui confirme donc un
ralentissement de la production normative, la
machine administrative ayant été quasiment
à l’arrêt durant ces périodes
d’affaires courantes. Lors de la première période
d’affaires courantes, celle ayant suivi la démission
du gouvernement Attal, seuls une loi et 330 décrets
avaient été publiés. Aucune ordonnance
n’avait été prise durant cette période
courant du 18 juillet au 21 septembre
2024.
À
titre de comparaison, du 18 juillet au 21 septembre
2023, 14 lois avaient été promulguées,
8 ordonnances avaient été prises et 750 décrets
avaient été publiés. Une telle réduction
de l’activité normative a aussi été
observée lors de la période d’affaires
courantes ayant suivi la démission du
gouvernement Barnier, à savoir du 5 au 23 décembre
2024 : 3 lois ont été promulguées à
cette occasion et 235 décrets publiés,
le tout toujours sans prise d’ordonnances.
Un an plus tôt, sur la même période du mois
de décembre, 5 lois avaient été
promulguées, 253 avaient été publiés et 4 ordonnances
avaient été prises. |
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