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Dans
un rapport publié le 19 novembre 2024,
la Cour des comptes dresse un état
des lieux préoccupant des services
d’urgences. Un constat qui la conduit
à proposer de nouvelles recommandations
afin d’améliorer les urgences des établissements
de santé.
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La
crise des urgences n’est pas nouvelle. Dans
ce contexte, les mesures du plan « Ma Santé 2022 » lancé en 2018
et du Pacte
de refondation des urgences de décembre 2019
ont-elles porté leurs fruits ?
C’est l’une des questions auxquelles
devait répondre la Cour des comptes,
sollicitée par la présidente de la commission
des affaires sociales de l’Assemblée
nationale.
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La
médecine d’urgence a pour vocation la prise
en charge d’un patient nécessitant des soins
urgents dans la limite des 24 premières
heures suivant son arrivée. Elle n’a
pas vocation à garder les patients
au-delà de cette période et doit
avoir passé, dans ce délai, le relais
aux autres spécialités, si c’est
nécessaire. En 2022, la médecine
d’urgence était assurée par 694 structures
en France, dont 75 % publiques. Le coût
total pour 2023 a été évalué
à 5.597 millions d’euros, dont
5.312 M€ à la charge de l’assurance
maladie, représentant 5,17 % des dépenses
hospitalières prévues par l’Objectif
national des dépenses d’assurance
maladie (Ondam). Il s’agit en effet
d’une estimation car, comme le remarque
la Cour des comptes, le financement
relatif aux passages aux urgences,
s’il est suivi d’une hospitalisation
dans un autre service de l’établissement,
se confond avec la facturation du séjour
dans cet autre service. |
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Plus
de patients et moins de médecins
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En 2022, les services d’urgences ont enregistré 20,9 millions
de passages, soit + 6 % par rapport
à l’année 2021, mais inférieur
de 3 % à celui de l’année 2019,
année précédant la crise sanitaire.
L’afflux croissant des patients, qui
met en difficulté les urgences, relève
pour la Cour des comptes de deux phénomènes
majeurs : la diminution de l’accessibilité des médecins sur une grande
partie du territoire national et l’accroissement
de la demande de soins en relation
avec l’augmentation et le vieillissement
de la population. Mais au-delà de l’augmentation
du nombre de passage aux urgences,
les urgences font face à une pénurie de médecins, à des locaux parfois mal
adaptés et à des capacités d’accueil
à la sortie (notamment par manque de lits
d’hospitalisation dans les services spécialisés).
Ces constats conduisent à une dégradation
du service rendu aux patients qui se traduit
par un allongement des délais de prise
en charge, par la régulation de l’accueil,
par des fermetures partielles ou totales
sur certaines périodes, voire par des conséquences
sanitaires pouvant être graves ,
souligne la Cour des comptes.
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Si
le plan Ma Santé 2022 et le Pacte
de refondation des urgences constituent
des avancées, ainsi que d’autres
mesures prises en 2022, ils sont
loin suffisants et nécessitent d’être
complétés. Quant à la réforme du
financement, elle n’est pas encore
totalement appliquée. Or, elle doit
pouvoir ouvrir des perspectives de
pilotage bienvenues. |
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Les
recommandations de la Cour des comptes ... |
La Cour des comptes présente donc des
recommandations afin d’améliorer
le fonctionnement des services
d’urgence. Les premières concernent la régulation
des urgences. La Cour recommande
ainsi de coordonner la gestion des équipes
de médecins intervenant dans la permanence
des soins
ambulatoires avec celles
mobilisables par le service d’accès
aux soins, pour concentrer le service sur les périodes
qui correspondent le mieux aux besoins
de la population.
Elle préconise aussi de systématiser les filières
d’hospitalisation directe pour éviter le passage
par les urgences des personnes âgées.
Elle propose d’établir précisément les besoins
à moyen terme en médecins des
structures des urgences et de généraliser
les équipes territoriales d’urgence
sur l’ensemble du territoire.
L’ordonnancement des lits est également essentiel pour exploiter
au mieux les lits disponibles, au sein de chaque
établissement et entre établissements
situés à proximité. Une enquête
nationale de gestion des lits en aval
des urgences pour vérifier la performance
de la fonction d’ordonnancement
des lits à l’échelle de chaque
établissement doit être ainsi poursuivie.
L’institution recommande aussi le contrôle systématique de la cohérence
entre les déclarations des établissements
destinées au suivi de l’activité
sanitaire et les cotations des passages
aux urgences destinées à la facturation.
Quant à la qualité des soins, la Cour propose
de publier un bilan annuel et national des évènements
indésirables graves associés aux soins
intervenus dans les structures des urgences.
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