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Le
futur gouvernement déposera une loi spéciale
avant la mi-décembre au Parlement ,
a annoncé jeudi 5 décembre au soir
Emmanuel Macron, tablant sur cet outil législatif
rare mais déjà utilisé, pour permettre
à l’appareil d’État de fonctionner
en l’absence de promulgation d’un budget
au 1er janvier.
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Qu’est-ce
qu’une « loi spéciale » ?
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C’est
l’un des instruments permettant au gouvernement
d’éviter une paralysie administrative
si un budget de l’État ne peut être
promulgué au 1er janvier. L’article 47 de la Constitution dispose
que le Gouvernement demande
d’urgence au Parlement l’autorisation
de percevoir les impôts et
ouvre par décrets les dépenses nécessaires
au fonctionnement de l’État.
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La loi organique relative aux lois de finances (LOLF)
dessine deux voies : demander avant
le 11 décembre à l’Assemblée de
voter sur la première partie du projet
de loi de finances (PLF) pour 2025,
ou déposer avant le 19 décembre un
projet de loi spéciale pour continuer
à percevoir les impôts après le 1er janvier, le temps que le Parlement
adopte un vrai projet de loi de finances.
Pour des raisons liées à la situation
politique et/ou au calendrier serré,
Emmanuel Macron semble donc avoir tranché
en faveur de la deuxième
option. |
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A-t-elle
des chances d’être adoptée ?
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Oui, car
la loi spéciale ne revêt pas de réel
caractère politique. En 1979, le gouvernement
avait dû y recourir après censure du budget
par le Conseil constitutionnel (pour des raisons
de procédure). Et son article
unique ne présentait aucune aspérité.
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Il est difficile d’imaginer un groupe
politique aller contre une loi permettant
uniquement à la machine de l’État
de fonctionner. C’est une loi que
nous voterons évidemment , a fait
savoir Marine Le Pen (RN). Elle permettra
de tenir quatre à six semaines,
en attendant un nouveau budget, a estimé
Éric Coquerel, président LFI de la commission
des Finances.
Cette année toutefois l’exécutif réfléchit
à intégrer plusieurs articles,
peut-être jusqu’à quatre ou cinq ,
selon une source gouvernementale.
Notamment pour permettre à l’Acoss,
trésorier de la Sécurité sociale,
de continuer à emprunter sur les marchés,
de permettre à l’Agence France Trésor
de le faire aussi, voire pour graver
dans la loi les contributions de l’État
à l’UE – contestées par le RN
– et aux collectivités |
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Que
permettrait cette loi spéciale ?
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Le strict
minimum. À savoir percevoir les impôts
selon les barèmes du projet de budget 2024,
sans les nouvelles mesures fiscales prévues
dans le PLF 2025 pour réduire
le déficit.
Le gouvernement ne pourra pas non plus dépenser
plus que les crédits votés l’an
dernier sans faire adopter de véritable
budget.
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Les services publics fonctionneront, les
entreprises pourront travailler, nos obligations
seront tenues , a résumé jeudi 5 décembre
Emmanuel Macron. |
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Quel
impact pour l’impôt sur le revenu ?
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C’était
l’un des arguments massues du gouvernement
pour tenter d’éviter la censure :
la loi spéciale ne reconduisant que
les impôts dans leur version 2024,
ne permettrait pas a priori de
revaloriser le barème de l’impôt
sur le revenu. Et 380.000 nouveaux
ménages deviendraient sur le papier
imposables, selon l’OFCE. Est-ce qu’un
amendement à la loi spéciale pourrait régler
le problème ? La manœuvre
comporte un risque
d’inconstitutionnalité , s’inquiète-t-on
au ministère du Budget, en l’absence
de jurisprudence.
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Une autre solution serait de prévoir
l’indexation dans un nouveau texte budgétaire
en 2025, avant que les ménages
en question ne rentrent dans la catégorie
imposable. Il faudra toutefois faire
adopter ce texte de loi.C’est nécessaire
pour en effet protéger les Français des hausses
d’impôts mécaniques liées à
l’inflation , a insisté jeudi 5 décembre 2024
Emmanuel Macron, disant refuser que
les Français paient la facture de
cette censure. |
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