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Donner
un budget au pays et à la sécurité
sociale n’a plus rien
aujourd’hui de la quasi formalité
à laquelle on s’était tous un peu trop vite
habitués. Au sortir de joutes parlementaires qui
ont confirmé l’allergie de nombre de nos élus au
compromis, bien malin serait celui ou celle capable
de nous restituer une vision d’ensemble, sans même
parler de l’intérêt général.
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Qu’il
s’agisse de la réforme des allègements généraux
de cotisations ou encore de la moindre
revalorisation des pensions, les propositions
contradictoires ont fusé dans tous les sens. Elles
ont aussi trahi une confusion des genres que
je veux ici dénoncer. |
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Le
vrai salaire – qui comprend les
cotisations qui assurent le travailleur
face à un risque possible de maladie ou
de chômage – c’est le salaire brut! |
Au
motif qu’elles pèsent sur le coût du
travail, les employeurs sont nombreux à
militer pour la diminution, voire la
suppression, de toute ou partie des
cotisations sociales. C’est oublier que le
vrai salaire, au sens de la contrepartie au
travail accompli et à la valeur créée,
c’est le salaire brut ! Celui qui comprend
les cotisations qui assurent le travailleur
face à un risque toujours possible de maladie
ou de chômage. Celui qui finance la
protection du travailleur quand le risque
devient réalité. A la CFTC, nous considérons
les cotisations sociales comme du « salaire
différé ».
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Je
n’ignore pas que certains salariés sont eux
aussi sensibles à cette petite musique
d’une diminution des cotisations. A défaut
d’être augmentés, ils se résigneraient à
cette solution d’apparence « technique ».
A ceux-là, je rappelle quelques tristes vérités
: premièrement, la hausse de salaire net en
bas à droite de la fiche de paye n’est
jamais garantie, les actionnaires n’étant
pas les plus mal servis quand il s’agit de répartir
les marges bénéficiaires induites.
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Les
cotisations sociales sont une composante
à part entière et non négociable du
juste salaire ... |
En
second lieu, c’est notre protection sociale
qui est détériorée. Selon une étude récente,
22% des Américains déclarent avoir renoncé,
dans les douze derniers mois, à des
consultations médicales pour raisons financières.
En France, ce taux de renoncement pour les mêmes
raisons est de 2%. Ce gouffre
entre les 2 pays est le reflet des écarts de
niveau de cotisations sociales, ou de ce qui
en tient lieu.
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Alors,
clamons le haut et fort, les cotisations
sociales ne font pas œuvre de charité !
Elles constituent une composante à part entière
et non négociable du juste salaire et, le
moment de la retraite venu, d’une juste
pension. N’hésitons pas non plus à
corriger nos interlocuteurs lorsqu’ils déplorent
ces charges sous lesquelles ils prétendent
crouler :
« Non Madame, non Monsieur, ce ne
sont pas des charges mais des CO-TI-SA-TIONS ! »
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Président de la C F T
C
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