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       Jeudi
               19 Janvier   2023
                       à  16 h 30

          Personnes vivant sous le seuil de pauvreté …

 
 

Protection sociale : notre modèle social fait-il efficacement barrage à la pauvreté ? Le troisième Rapport sur la pauvreté en France de l’Observatoire des inégalités a été publié en décembre. L’occasion de questionner notre modèle social sur ses points forts et ses limites.

 
 
          

 

 

4,8 millions. C’est le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, fixé par l’Observatoire des inégalités à 940 € par personne et par mois (en comptant les prestations sociales). Un chiffre qui augmente au rythme de la population. Le taux de pauvreté (7,6 % de la population) est donc à peu près stable.

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                  Le verre à moitié plein… ou à moitié vide ...

 Il y a deux façons d’analyser ces résultats, comme le souligne l’Observatoire. Notre modèle social contient mieux la pauvreté que la plupart des pays européens. Face à la crise sanitaire et tandis que le PIB chutait, la protection sociale a tenu bon, renforcée par la prise en charge du chômage partiel pendant les confinements. On peut aussi considérer la bouteille à moitié vide, prévient l’Observatoire. Après des décennies de recul de la pauvreté en France, cette tendance s’est arrêtée net au milieu des années 1980. Cela fait déjà 35 ans que la pauvreté ne baisse plus. En d’autres termes, les politiques publiques doivent être revues pour éradiquer les poches de pauvreté.

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                  Qui est pauvre ?

Chiffre édifiant : 19 % des 18-29 ans sont pauvres… Presque un jeune sur cinq !

 

La moitié des personnes pauvres sont célibataires, avec ou sans enfants.

 

La moitié des adultes pauvres sont inactifs. Ce sont parfois des retraités. Bien plus souvent des femmes au foyer.

 

26 % des chômeurs sont pauvres. Parmi les plus précaires, les jeunes qui débutent de plus en plus difficilement et les chômeurs de longue durée.

 

3,4 % des salariés sont pauvres. En y ajoutant les indépendants, on recense 1,2 million de travailleurs pauvres.

 

Les immigrés sont surreprésentés. Jeunes, souvent peu diplômés, occupant des métiers mal rémunérés, ils subissent des discriminations à l’embauche. Par ailleurs, les étrangers hors UE subissent l’interdiction d’accéder à un emploi sur cinq (fonction publique, certaines professions juridiques, médicales…).
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                  La géographie de la pauvreté ...

Il faut commencer par l’outre-mer, trop souvent oublié des statistiques nationales, alors qu’il connaît les taux de pauvreté les plus élevés du pays. 25 % des habitants de la Réunion sont pauvres, c’est trois fois plus qu’en métropole. Tandis que la « grande pauvreté » mesurée par l’Insee concerne 2 % de la population hexagonale, elle touche 29 % des Guyanais.

On ne dispose pas de données pour Mayotte, mais la situation y est dramatique. En France métropolitaine, la pauvreté est urbaine à 63 %. Elle est la plus forte en Seine-Saint-Denis (18 %). Mais le sud de l’Hexagone n’est pas épargné : les Pyrénées-Orientales, l’Aude, la Haute-Corse ou encore le Gard présentent des taux de pauvreté (autour de 12 %) supérieurs à la moyenne nationale (8 %).

Enfin, un zoom inédit sur les quartiers montre que, dans les 20 quartiers les plus défavorisés, le taux de pauvreté dépasse les 60 %. Il atteint, par exemple, 69 % dans celui de Pissevin-Valdegour – un quartier de Nîmes qui abrite 16 000 habitants.

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               boutonBleu.gif (818 octets)   Et à l’avenir ?

Alors que l’inflation menace de se transformer en déferlante sur les personnes les plus vulnérables, le taux de pauvreté restera-t-il stable ? Pour anticiper cet impact, il faudrait savoir si la hausse des prix sera durable ou pas. Or, personne ne le sait. Cette hausse peut ralentir. En revanche, on voit mal comment les prix pourraient redescendre : le « + 5 % » est acquis.

Tout est alors question d’ajustement, nous rappelle l’Observatoire. Ceux dont les ressources sont indexées sur les prix sont en principe protégés. C’est le cas, par exemple, des allocataires des minimas sociaux, des retraités ou des smicards. À condition que leurs prestations et salaires soient revalorisés régulièrement. Si ce n’est pas le cas, alors les plus pauvres risquent de devenir encore plus pauvres.

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