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   Jeudi 6 août   2020     

                                                 

La question de l'utilité du port du masque à l'extérieur ne fait pas encore l'objet d'un consensus scientifique, mais relève plutôt du principe de précaution. Le 31 juillet dernier, le ministre de la Santé a autorisé les préfets à imposer, localement, le port du masque à l’extérieur si la situation sanitaire le réclame.

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Désormais, les riverains doivent porter une protection sur le nez et la bouche dans plusieurs zones (rues commerçantes, marchés ou parcs) de la métropole lilloise, de Biarritz ou encore de Quiberon. Dans la capitale, la maire, a elle aussi formulé une demande en ce sens auprès du préfet de police.

 

Voilà quelques mois, plusieurs municipalités avaient déjà bien tenté de rendre le port du masque obligatoire à l’extérieur, mais la plupart d’entre elles avaient vu leur initiative retoquée par la justice, au motif qu’elles outrepassaient les dispositions de l’exécutif. Face à ce notoire revirement de doctrine,  on peut se poser la question de l’utilité du port du masque à l’extérieur, en matière de lutte contre l’épidémie de Covid-19.

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      Principe de précaution

Il n’existe pas, à l’heure actuelle, un consensus formel, ferme et définitif de la communauté médicale et des spécialistes hygiénistes sur cette question, qui se fonderait sur un ensemble d’études éprouvées et revues par les pairs. La raison est simple : l’état des connaissances accumulées sur le nouveau coronavirus évolue en temps réel.

Pourtant, si les spécialistes  consultés  insistent sur l’absence d’un consensus scientifique autour de la question du port du masque à l’extérieur, toutes et tous arrivent à la même conclusion, qui va dans le sens du principe de précaution. Ils recommandent le port du masque à l’extérieur dans les situations où l’on serait susceptible de croiser d’autres personnes et sans être certain de pouvoir garder ses distances. L’idée, c’est aussi d’anticiper la réaction des autres, pour respecter la distanciation physique, il faut être deux. Au marché, je ne peux pas garantir que la personne devant moi ne va pas se rapprocher, donc je mets mon masque.

L’été, surtout, période pendant laquelle il y a peu de vent et où on observe une densité de population importante par endroits ou des rassemblements statiques (sur les marchés, par exemple), il paraît légitime de prendre des précautions pour réduire le risque de transmission.

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      Microgouttelettes

En fait, pour l’instant, un seul cas de figure opère réellement un consensus. Il s’agit de l’efficacité du masque en milieu clos. En France, son port dans les lieux publics fermés a été rendu obligatoire le 20 juillet dernier.

Outre la projection de grosses gouttelettes en face-à-face, qui demeure la principale voie de contamination de la Covid-19, la transmission par aérosol de microgouttelettes apparaît aujourd’hui possible.  Dans les espaces clos, surtout mal ventilés, la transmission aérienne par microgouttelettes n’est pas très importante mais quand même significative. Une personne symptomatique alimente la présence de microgouttelettes, qui restent dans l’air et peuvent être respirées par d’autres.

Différentes études se contredisent. Il est par exemple très difficile d’être précis et de dire qu’au bout de cinq heures, il y a quatre fois moins de virus dans l’air. Cela dépend du contexte. On sait que dans l’immédiat, les microgouttelettes sont infectieuses. Il faut avoir l’humilité de dire que ce mode de transmission par aérosol n’est pas marginal, qu’il est possible et plus important que ce qu’on pensait. 

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      Cocktail de mesures

D’où un principe de précaution, au moins en présence d’autres personnes, même à l’extérieur. Pour simplifier, on peut prendre l’image de la fumée de cigarette. A l’extérieur, par grand vent, la fumée de cigarette est emportée ou diluée. En intérieur, quand vous vous trouvez dans la même pièce qu’un fumeur, vous allez respirer fortement la fumée qu’il rejette. Et en terrasse par exemple, il a sûrement pu vous arriver d’être importuné par la fumée du voisin. Il faut adopter la même logique avec la persistance de microgouttelettes dans les airs. Au final, dès qu’il y a de la promiscuité, il faut porter le masque.

Il n’existe pas encore de données sur l’efficacité d’une mesure de prévention donnée par rapport à une autre. Les spécialistes répètent donc un cocktail de mesures,  à savoir la distanciation physique, le port du masque et le lavage des mains. On est incapables de dire, sur la base de données scientifiques, la méthode qui fonctionne le mieux. A partir de là, difficile d’affirmer que simplement se tenir à distance les uns des autres, même dehors, suffit à être protégé.

Enfin, les spécialistes consultés notent pour certains un autre aspect du port du masque généralisé, davantage sociétal que scientifique. Il s’agit de jouer sur les bons réflexes et les habitudes collectives. Une étude chinoise  a montré, par exemple, qu’on se touche moins le visage quand on porte le masque en continu. Or, le fait de porter des mains infectées à son nez, ses yeux ou sa bouche est un mode de transmission reconnu du virus. Les experts ont tendance à espérer que porter le masque dehors incitera les gens à le garder davantage en milieu clos, là où le risque est plus grand. Adopter le réflexe de porter le masque dehors, en évaluant soi-même le risque, devrait permettre de diminuer le nombre de nouvelles infections.

 

 

 

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