8 octobre 2019                    

Sans surprise, le projet de loi de finances pour 2020 prévoit, pour compenser la suppression de la taxe d’habitation, le transfert de la part départementale de la taxe foncière aux seules communes. Un mécanisme compensatoire est également prévu pour neutraliser les écarts de compensation. Les intercommunalités et les départements seront, eux, compensés par l’affectation d’une fraction de TVA.

 

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La révision en profondeur de la fiscalité locale se précise. Connu depuis plusieurs mois, le nouveau schéma de financement des collectivités territoriales prévu par le gouvernement est acté par le projet de loi de finances (PLF) pour 2020, présenté récemment  en Conseil des ministres. Un dossier que portera devant le Parlement le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Action et des Comptes publics, Olivier Dussopt. 

Cette réforme est la conséquence de la suppression totale et définitive de la taxe d’habitation sur les résidences principales prévue par ce même texte. Dans le détail, explique Bercy, la taxe d’habitation sera définitivement supprimée pour 80 % des foyers fiscaux en 2020 après avoir été allégée de 30 % en 2018 puis de 65 % en 2019.

Quant aux 20 % de foyers restants, l’allégement sera de 30 % en 2021 puis de 65 % en 2022. En 2023, plus aucun foyer ne paiera de taxe d’habitation sur sa résidence mais, néanmoins,  la taxe d’habitation sur les résidences secondaires et sur les logements vacants est pour l’instant maintenue. 

Réallocation d’impôts locaux et mécanismes compensatoires 

Sans surprise donc, la nouvelle architecture fiscale (effective dès 2021) se matérialisera notamment par le transfert aux communes de la part départementale de la taxe foncière sur les propriétés bâties. 

Afin de compenser intégralement la perte du produit de la taxe d’habitation, un mécanisme correcteur (une enveloppe d’1 milliard d’euros est prévue par l’État) s’appliquerait , pour chaque commune. Et ce afin de neutraliser les écarts de compensation entre la recette de taxe d’habitation supprimée et la recette de taxe foncière départementale transférée. Par ailleurs, certaines communes surcompensées (au regard de leur produit actuel de taxe d’habitation) devraient garder leur surcroît de recette issu du transfert de la part départementale de taxe foncière. Et ce dès lors que ce surplus de taxe foncière n’excède pas 10.000 euros.

Les intercommunalités et les départements, quant à eux, seront compensées par l’affectation d’une fraction de TVA. Une recette dynamique qui diminue rarement sauf gros trou d’air, fait-on valoir à Bercy en réponse aux élus départementaux notamment, qui craignent un impact sur leurs finances dès le premier retournement de conjoncture. Et nous comprenons et partageons leurs interrogations.

Révision des valeurs locatives à partir de 2026

La révision très sensible des valeurs locatives des locaux d’habitation (actuellement déterminées en fonction de valeurs vieilles de plus de quarante ans) est quant à elle reportée. Alors que le gouvernement envisageait son application dès 2022, ses premiers effets  interviendront  à partir de 2026, indique désormais Bercy.

Le gouvernement devra éviter une flambée de taxe foncière dans les prochaines années pour remédier aux effets de la réforme de la fiscalité locale. La révision des valeurs locatives aura lieu à prélèvement constant et ses effets seront lissés sur une longue période pluriannuelle. Bref, au final, c’est assez flou, et on peut s’attendre un peu  à tout et peut-être même à n’importe quoi…..

 

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