12  janvier 2019

                           

Les évolutions technologiques, législatives et conventionnelles, voire les modes, bousculent les espaces de travail. Coworking, tiers-lieux, flex-office, espaces dynamiques, NWoW… Comment s’y retrouver ? Et y a-t-il un espace de travail idéal ? Pour les entreprises / administrations et les représentants du personnel, c’est plus que jamais le moment de réfléchir aux espaces et à l’organisation du travail. Après un accord national interprofessionnel de 2013, la loi Rebsamen oblige les entreprises à négocier sur la qualité de vie au travail et l’égalité professionnelle.

 

À cela s’ajoute l’ordonnance « Macron » du 22 septembre 2017, qui favorise le télétravail (1). Celui-ci est facilité par le développement des technologies de l’information et de la communication, qui a aussi permis l’explosion des « tiers-lieux » (ni domicile, ni entreprise). Leur nombre a en effet plus que triplé entre 2010 et 2016, selon une étude de Neo-Nomade. Et leur développement devrait se poursuivre, puisque « le ministre à la Cohésion des territoires demande que les acteurs publics soutiennent le développement des tiers-lieux ».

(1) Le Télétravail sera un point important du Prochain CTL qui se tiendra le 5 février 2019

  Les tiers-lieux

Les tiers-lieux, ce sont d’abord les espaces de coworking (espaces de travail en commun). On en comptait 393 en France, en 2016. Un espace de coworking est en quelque sorte un open space (espace ouvert) convivial et décontracté. Contre un abonnement à l’heure, à la journée, au mois… on profite d’un ordinateur connecté à Internet, de salles de réunion, d’espaces de détente (baby-foot, etc.) et de grignotage. L’atout essentiel de l’espace de coworking, c’est le réseau. Très intéressant pour des populations par nature isolées que sont par exemple les créateurs de start-up, les artisans, voire les étudiants et les demandeurs d’emploi qui fréquentent ces lieux.

Autres types de tiers-lieux, les télécentres et les centres d’affaires sont la version sobre des espaces de coworking. Ils permettent notamment aux salariés de réduire leur temps de transport.

 

 

   Les GAFA imposent leur mode

Outre la recherche de performance, ce qui guide une entreprise dans le choix d’un type d’espace de travail, c’est la rentabilisation du mètre carré. L’open space obéit à cette logique. L’objectif affiché était de faciliter les échanges entre collaborateurs mais on aboutit au résultat inverse : « on se voit sans se voir, on se gêne plus qu’on ne s’apprécie, on évite de se parler ». Le flex-office va plus loin : puisque tous les salariés ne sont jamais là en même temps, on installe moins de postes de travail que de collaborateurs, et ces derniers n’ont plus de postes attitrés. Chacun doit chercher une place le matin, et ne pas la perdre ensuite, ce qui représente une charge mentale.

Pour pallier la promiscuité, la plupart des entreprises ajoutent à l’open space différents types d’espaces qui répondent au besoin du moment : réunion, coup de fil, entretien en face-à-face, visio-conférence, moment de convivialité, etc

 

 

Certaines sociétés regardent ce que font celles qui marchent et les copient sans y mettre du sens. Les modèles suivis sont les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) et autres entreprises de l’internet, qui mettent à disposition de leurs salariés de la nourriture gratuite en libre-service, des espaces détente, des tables de ping-pong, etc.  Elles cherchent à séduire en faisant du lieu de travail un lieu de vie au travail,  l’enjeu est d’attirer et de conserver les talents . Mais le risque est le surinvestissement et l’épuisement professionnel

   « Nouvelles formes de travail », la voie de l’avenir ?

Alors, quel sera le bureau de demain ? « On espère qu’il sera co-conçu (par l’employeur et les salariés. L’enjeu des entreprises, dans le contexte légal et conventionnel actuel, est d’arriver à tenir les deux bouts de la performance et de la qualité de vie au travail. Cette méthodologie ressemble à s’y méprendre à celle des Nouvelles Formes de Travail (NFT), ou New Ways of Working (NWoW) en anglais.

Emmanuel Mercier, consultant sociologue NFT chez BICG, détaille les quatre phases d’une réorganisation de l’activité selon la méthode NFT. D’abord l’analyse des formes de travail dans le présent, puis la définition de tous les aspects de la vie de l’entreprise et des salariés, sont réalisés en ateliers avec les salariés et la direction. Ces deux premières phases « s’appliquent à tout ce qui concerne où, quand, comment et avec qui on travaille ». Une troisième phase de gestion du changement est conduite avec le soutien d’« ambassadeurs du changement », choisis à tous les niveaux de la hiérarchie. Le processus, qui dure un an, se termine par la transformation des espaces de travail et la mise en place des outils technologiques.

 

 

   Le bureau est encore la norme. 

 

 

Selon l’enquête CSA/Actineo de 2014, 77 % des salariés français travaillent tous les jours dans un bureau.  

 

 

Selon l'enquête Sociovision/Actineo de 2017 sur les actifs français travaillant dans un bureau :

94 % sont des salariés, 35 % sont des cadres.

28 % sont employés dans l’administration publique, 22 % dans le secteur des services.

33 % travaillent dans un bureau fermé avec quelques personnes, 32 % dans un bureau fermé individuel, 19 % dans un open space de 10 personnes ou moins, 10 % dans un open space de plus de 10 personnes, et 6 % en flex-office

25 % pratiquent officiellement le télétravail, 28 % sont des travailleurs nomades réguliers, 9 % travaillaient en 2015 plus d’une fois par semaine dans un espace de coworking.

57 % travailleraient dans un bureau individuel fermé s’ils en avaient le choix, 29 % dans un open-space.

 

 

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