27 janvier 2019

               

Le nombre de familles monoparentales progresse en France. La CFTC fait le point sur les conséquences liées à cette réalité, et sur les solutions proposées. Être parent et élever seul ses enfants est une situation de plus en plus commune en France. Pourtant, les mesures pensées à l’adresse des familles monoparentales restent insuffisantes. De nombreux parents qui peinent à concilier vie professionnelle et obligations familiales se retrouvent en grandes difficultés.

 

Familles monoparentales : des chiffres en constante progression

D’après la définition retenue par la plupart des études, on parle de famille monoparentale dès lors qu’un parent élève seul son ou ses enfants. Le plus souvent, il s’agit d’enfants de moins de 18 ans, mais certaines données prennent en compte les enfants jusqu’à leurs 25 ans. En une vingtaine d’années, le nombre de ces familles monoparentales a doublé, passant de 950 000 en 1990 à 1,8 million en 2013, d’après les chiffres de l’Insee. Elles représentent aujourd’hui plus d’une famille sur cinq. Cette forte hausse s’explique par l’augmentation du nombre de séparations et de divorces au sein des couples, à l’origine de 8 familles monoparentales sur 10. Aujourd’hui, 18 % des enfants sont élevés par un seul de leurs parents.

Une monoparentalité qui conduit souvent à la pauvreté

La monoparentalité pose des difficultés d’organisation et entraîne une baisse notable du niveau de vie. Près de quatre familles monoparentales sur dix vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté et plus de 2,8 millions d’enfants sont en situation de pauvreté*.

Comment expliquer les difficultés rencontrées ? Tout d’abord, ces familles vivent avec un seul revenu. Par définition, une famille monoparentale est plus vulnérable. Ensuite, la nécessité d’être disponible pour s’occuper des enfants conduit bien souvent le parent isolé à aménager voire interrompre son temps de travail. Près d’une mère célibataire sur deux ne travaille pas à temps complet.

Autre facteur à prendre en compte, au vu de la très forte proportion de femmes à la tête des familles monoparentales : les inégalités qui subsistent aujourd’hui entre les hommes et les femmes dans le monde du travail (écarts de salaire, difficultés à accéder à des postes à responsabilités, discriminations en raison de la grossesse ou de la maternité …). Par ailleurs, les mères qui élèvent seules leurs enfants sont de plus en plus jeunes. Leur niveau d’études ne permet pas toujours de trouver un emploi stable et bien rémunéré. Lorsqu’elles ne sont pas au chômage, elles cumulent souvent les contrats précaires.

Ces faibles niveaux de vie ont des conséquences matérielles très concrètes au quotidien. Toutes les dépenses de la famille sont impactées, d’après l’indicateur de pauvreté en conditions de vie publié par l’Insee. Les familles sont ainsi confrontées à des choix et sacrifices, touchant aux vacances, aux loisirs, à la vie sociale et culturelle ». Par ailleurs, ceci accroît le risque pour les enfants de connaître, à l’âge adulte, la pauvreté et l’exclusion sociale.

Quelles aides pour les familles monoparentales ?

Les pensions alimentaires : 

Près de 8 familles monoparentales sur 10 résultent d’un divorce ou d’une séparation. Si le cadre réglementaire prévoit le versement d’une pension alimentaire au parent en charge de l’enfant, son paiement est souvent source de conflits. Entre 30 et 40 % des pensions restent impayées !

Les aides sociales :

Les parents seuls peuvent bénéficier de certaines aides financières de l’État. À commencer par le RSA qui depuis 2009 remplace l’API, allocation pour parent isolé. Versé sous conditions de ressources, son montant dépend des revenus du foyer et du nombre d’enfants.

L’allocation de soutien familial (ASF) est quant à elle une aide spécifiquement créée pour les parents élevant seuls leurs enfants. Elle est versée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité sociale agricole (MSA), indépendamment du montant des ressources, mais sous certaines conditions : vivre seul(e), avoir au moins un enfant à charge, et ne pas percevoir de pension alimentaire de la part de l’autre parent (ou bien une pension inférieure au montant de l’ASF).

D’autres types d’aides existent, comme les aides au logement ou les aides pour la garde et la scolarité des enfants, mais sont souvent jugées insuffisantes. N’hésitez pas à faire appel à votre section CFTC DDFiP 62 pour y voir plus clair.

                                                                                     

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