29 septembre 2019

Quarante-sept équivalents temps plein (ETP) en moins. C’est le solde global des créations et des suppressions d’emplois prévu l’année prochaine dans la fonction publique d’État, selon le projet de loi de finances (PLF) pour 2020, présenté vendredi 27 septembre en Conseil des ministres. 

 

L’année prochaine, le solde global des effectifs des ministères et de leurs opérateurs sera en baisse de 47 postes uniquement. Les suppressions d’emplois, dont Bercy sera le premier contributeur, s’élèveront, au total, à 3.761 équivalents temps plein (ETP) et les créations, à 3.714 ETP. L’objectif de réduction des effectifs de la fonction publique d’État est une nouvelle fois revu à la baisse, l’exécutif tablant désormais sur 10.500 suppressions de postes sur la durée du quinquennat.  Après une baisse de 1.660 ETP en 2018 et de 4.160 ETP environ en 2019, les coupes atteindraient ainsi un peu plus de 5.800 emplois sur les trois premiers exercices budgétaires du quinquennat. D’où l’annonce par l’exécutif d’une nouvelle révision à la baisse des objectifs annoncés pendant la campagne élyséenne d’Emmanuel Macron. 

 

Alors qu’Emmanuel Macron avait parlé  durant sa campagne de la suppression de 50.000 postes dans la fonction publique d’État, l’objectif avait été ramené par le gouvernement, en amont de la trêve estivale, à 15.000. Un niveau une nouvelle fois abaissé, puisque l’exécutif table désormais sur 10.500 postes en moins à l’État d’ici 2022 (27.000 suppressions de postes environ pour quelque 17.000 créations de postes). “C’est le résultat des arbitrages pris consécutivement aux annonces post-grand débat du président de la République”, explique-t-on à Bercy. 

 

3.761 suppressions d’emplois 

Dans le détail, pour 2020, le solde d’emplois se décompose en 192 ETP de plus dans les ministères et 239 ETP de moins chez leurs opérateurs. Les suppressions d’emplois s’élèvent, au total, à 3.761 ETP et les créations, à 3.714 ETP. La stabilité des effectifs ainsi obtenue permettra, selon le gouvernement, “de financer de manière soutenable les priorités du gouvernement”. 

Elle est notamment la résultante du “réarmement régalien de l’État”, avec la création de 1.536 ETP au ministère de l’Intérieur et dans ses opérateurs, de 1.520 ETP au ministère de la Justice, principalement dédiés au “renforcement” de l’administration pénitentiaire, et de 274 ETP au ministère des Armées et dans ses opérateurs, notamment dans les domaines du renseignement et de la cyberdéfense.  

Fait notable également : la stabilité des effectifs du ministère de l’Éducation nationale qui, après la perte de 1.813 ETP en 2019, verra seulement disparaître 42 ETP, “uniquement” chez ses opérateurs. Cette sanctuarisation des effectifs est “un investissement dans l’avenir”, explique Bercy et “permettra de consentir un effort particulier pour le premier degré

 

Bercy, premier contributeur 

S’agissant des suppressions d’emplois dans les ministères, Bercy portera l’essentiel de l’effort, avec 1.653 ETP en moins prévus au ministère de l’Action et des Comptes publics l’année prochaine, en raison des réformes qui y ont été engagées, telles que la mise en œuvre du prélèvement à la source et la suppression en cours de la taxe d’habitation notamment. Pour rappel, 10.000 suppressions d’emplois sont prévues dans ce ministère sur la durée du quinquennat, notamment à la direction générale des finances publiques (DGFIP).  

Suivent le ministère de la Transition écologique et solidaire (- 797 ETP) et celui de l’Économie et des Finances (- 282 ETP). Des réductions “liées à la mutualisation des moyens en administration centrale, à la simplification des procédures et à la modernisation des directions et des réseaux”, justifie le gouvernement. Le ministère du Travail verra quant à lui ses effectifs baisser de 226 ETP, le ministère des Solidarités et la Santé de 203 ETP, le Quai d’Orsay de 81 ETP, les Sports de 40 ETP la Culture de 15 ETP et la Cohésion des territoires de 8 ETP. 

Concernant les opérateurs, les suppressions d’emplois seront notamment portées par ceux des ministères de la Transition écologique et solidaire (- 276 ETP), des Solidarités et de la Santé (- 143 ETP), de l’Europe et des Affaires étrangères (- 106 ETP) et de l’Agriculture et de l’Alimentation (- 190 ETP). A contrario, les effectifs de Pôle emploi et de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) seront renforcés, avec respectivement 1 000 et 189 ETP supplémentaires. 

                        

Source : 

 

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