"Le monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.  Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le courage..."    
 

  le 15 février 2014

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Rapport public 2014 de la Cour des Comptes

 

La Cour des comptes a publié ce mardi 11 février son rapport public 2014 qui passe au crible l'usage des deniers publics, dénonce des gaspillages et distribue des cartons rouges.

La Cour profite de la publication de ce rapport pour faire le point sur la situation des finances publiques de la France, que son premier président, Didier Migaud, estime"préoccupante". Les Sages de la rue Cambon délivrent trois messages, qui sonnent comme des avertissements pour le président François Hollande et son gouvernement.  

 

1° : Risque de dérapage du déficit en 2013

L'effort de réduction du déficit en 2013 a été "considérable", reconnaît Didier Migaud : il s'élève à 1,7 point de PIB, après 1,3 point en 2012 et 0,8 point en 2011. Un niveau d'une ampleur inédite dans notre histoire budgétaire récente. Cet effort, qui a porté pour les trois quarts sur des hausses d'impôts, a néanmoins produit des effets plus limités que prévu: le déficit de l'Etat s'est établi à 74,9 milliards d'euros  fin décembre, contre une prévision de -72,1 milliards arrêtée en novembre par le gouvernement lors du collectif budgétaire.

Ce sont avant tout les recettes qui ont manqué par rapport aux prévisions, en "raison des effets combinés d'une nette dégradation de la conjoncture et d'un excès d'optimisme dans le choix des hypothèses techniques utilisées pour le calcul des recettes", relève la Cour. Les dépenses ont également augmenté plus vite que ce qui était prévu au printemps 2013. Bercy a expliqué ce dérapage par des dépenses exceptionnelles au niveau européen. Le déficit public final, qui inclut les comptes des collectivités locales et de la sécurité sociale, ne sera publié que fin mars. Mais "il existe un risque significatif que le déficit public excède la dernière prévision du gouvernement, de 4,1 % du PIB", estiment les magistrats financiers

2° : Objectif incertain pour 2014

Le gouvernement prévoit une réduction du déficit public de 4,1% à 3,6% du PIB en 2014 et une réduction du déficit structurel de 2,6% à 1,7%. Soit un effort programmé de 0,9 point de PIB. Pour la première fois, il repose en priorité sur la réduction des dépenses. La Cour juge crédible l'hypothèse de croissance retenue par le gouvernement (+0,9%). En revanche, elle estime que le produit des recettes fiscales pourrait être surestimé de 3 à 6 milliards d'euros.

L'objectif de maîtrise des dépenses en 2014 suppose des économies de 15 milliards d'euros par rapport à leur rythme tendanciel d'accroissement. La Cour relève qu'un effort a été fait pour mieux justifier les économies programmées, par rapport aux années précédentes. Cependant, "une part des économies n'est pas encore documentée et certaines apparaissent surestimées", souligne la haute juridiction financière. Et d'enfoncer le clou: "il n'existe aucune marge pour faire face à des dépenses imprévues comme il en survient pratiquement chaque année". Des annulations de crédits seront donc nécessaires en cours d'année, prévient-elle.

La Cour insiste pour que l'effort soit mieux partagé entre l'ensemble des acteurs publics, particulièrement ceux qui ont le moins contribué jusqu'ici: les collectivités locales, pour lesquelles rien ne garantit un ralentissement des dépenses, et la protection sociale, compte tenu de son poids dans les dépenses publiques (47%) et d'une dette sociale croissante. Au total, la Cour estime que l'atteinte de l'objectif de déficit public en 2014 n'est pas assurée. La dette publique devrait continuer de grossir pour atteindre 95% du PIB, soit 2000 milliards d'euros (30.000 euros par Français).

3° : Davantage d'économies à venir

Compte tenu du retard pris, "l'effort sur la dépense publique devra être poursuivi et amplifié sur les trois prochaines années" pour respecter l'engagement du gouvernement d'un retour à l'équilibre structurel des comptes publics en 2016, estime la Cour. L'effort nécessaire de réduction de la dépense publique pourrait toutefois être encore plus importants que les 50 milliards annoncés, prévient la Cour, si la croissance n'est pas au rendez-vous. La haute juridiction financière souligne toutefois qu'il ne s'agit pas réellement de réduire la dépense publique, mais d'en limiter la progression à environ 2% par an.

Chaque année, la dépense publique continuera donc à augmenter dans son ensemble un peu plus rapidement que l'inflation (+1,7%). Autrement dit, il est prévu que la dépense publique s'accroisse de 70 milliards d'euros sur l'ensemble des trois années 2015 à 2017 au lieu de 120 milliards en tendance naturelle. Cela représente un effort de 17 milliards d'euros par an, à rapporter à la dépense publique annuelle dans son ensemble, soit plus de 1.150 milliards d'euros.

 

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