Le "pacte de responsabilité" présenté par
      le président de la République, le 16 janvier, pour inverser la courbe du
      chômage ne résonne pas de la même manière aux oreilles de tout le
      monde.
      Pour la CFTC, cela consiste à parvenir ensemble
      (syndicats, patronat, État) à répondre rapidement aux attentes des
      demandeurs d’emploi quant à leur avenir professionnel et leur
      formation.
      Du côté du patronat, le son de cloche semble tout à
      fait différent. Depuis plusieurs décennies, les entreprises ont été
      davantage aidées que les salariés (suppression de l’autorisation
      administrative de licenciement en 1986, exonération partielle de la part
      patronale de cotisation sociale, baisse de la TVA dans certains
      secteurs...).
      On pouvait penser que, en retour, le patronat mettrait
      à profit ces aides pour embaucher. Force est de constater qu’il n’en
      est rien et que le chômage continue de progresser.
      Aujourd’hui, il cherche à se désengager totalement
      du financement des allocations familiales dont les entreprises
      bénéficient pourtant, notamment à travers différents systèmes de
      garde d’enfants en bas âge. Allant toujours plus loin dans la
      surenchère, le 27 janvier, la délégation patronale reçue par le
      Premier ministre réclamait soixante milliards d’aides au gouvernement
      tout en refusant de s’engager dans une stratégie de création d’emplois
      autrement qu’en arborant un badge sur lequel on pouvait lire un million…
      J’ose espérer qu’il parlait d’emplois.
      Pour notre part, lors de notre rencontre avec Jean-Marc
      Ayrault, nous avons marqué notre profonde inquiétude quant au
      financement à venir des allocations familiales. Le gouvernement a donc
      fait le choix de relancer la croissance et l’emploi en réduisant le
      coût du travail par l’exonération de la cotisation famille payée par
      les entreprises ; cela relève de sa responsabilité.
      La CFTC est prête à s’engager dans ce pacte, à
      condition que les entreprises profitent de cette manne pour investir dans
      l’appareil productif, la recherche et le développement, des produits et
      des process de production innovants permettant de créer ainsi des emplois
      directs et indirects. Dans ce défi, nos délégués syndicaux doivent se
      mobiliser pour veiller à ce que cette aide dont bénéficieront les
      entreprises soit utilisée à bon escient et dénoncer les dérives..
      Article de Pascale Coton,
      Secrétaire générale CFTC