"Le monde n'appartient ni aux mous, ni aux tièdes, ni aux pusillanimes.  Il appartient à ceux, qui résolus à rester debout, savent faire preuve de la qualité sans doute la plus rare de l'espèce humaine, le courage..."    
 

  le 28 janvier 2014

...........................

 

 

Baisse des dépenses publiques, fraude fiscale et avenir des emplois à la DGFiP !

 

La " nécessité " de réduire de façon drastique la dépense publique était au centre de la conférence de presse de François Hollande du 14 janvier. Certes, l’Etat et les collectivités doivent avoir le souci permanent du juste usage des fonds publics et les responsables publics, élus et fonctionnaires, ont le devoir d’une remise en cause constante de leurs politiques, afin de les ajuster aux besoins et aux capacités du pays et des territoires. Mais en faisant de la baisse de la dépense publique son leitmotiv pour redresser les comptes, ce gouvernement, de plus en plus proche sur ce point du précédent, donne l’impression d’avoir la mémoire bien courte. Car d’où vient l’état de nos finances publiques sinon, en grande partie, des conséquences de la crise financière de 2008 et de ces conséquences ?

Et que sont devenues les analyses d’alors, consensuelles, qui démontraient les dégâts causés par la spéculation et la fraude ? En mars 2007, le conseil des prélèvements obligatoires estimait la fraude fiscale et sociale entre 29,1 et 40,2 milliards d’euros, donc aux alentours du chiffre du déficit budgétaire de l’Etat à cette date (36,2 milliards) ? Soit entre 1,7 % et 2,3 % du PIB ! La récupération de cet argent ramènerait la France en dessous de l’objectif des 3 % de Maastricht.

 
Qu’ont fait les pouvoirs publics en la matière ?

Surtout après que la commission d’enquête du Sénat a estimé, en juillet 2013, à 50 milliards d’euros par an le coût de l’évasion fiscale pour le budget de la France ? C’est-à-dire le montant du remboursement des intérêts de la dette… Sur ce point, l’annonce du " retour " de 11 000 évadés fiscaux est un petit signe positif . Et que dire des 590 milliards d’euros d’avoirs français dissimulés dans les paradis fiscaux, ainsi que l’a établi le journaliste Antoine Peillon dans son ouvrage " Ces 600 milliards qui manquent à la France " (Seuil) ? Alors oui, les responsables publics ont le devoir de la bonne gestion des deniers publics, mais diminuer la dépense publique pour lutter contre les déficits est-il le seul levier à actionner ?

Au ministère des Finances et à la DGFiP

D’autant plus que le ministère des finances et notamment la DGFiP semblent être des cibles privilégiées de ce gouvernement en matière de suppression d’emplois. L’annonce des 65 000 créations d’emplois dans l’Education Nationale en 2012 par l’actuel président a complètement plombé la façon d’envisager l’avenir de la fonction publique et de ses missions. A concurrence de 2000 à 2500 emplois chaque année aux Finances, nous ne pouvons plus gérer convenablement nos missions pourtant essentielles pour l’économie et les finances de l’Etat.

Malgré quelques efforts sur les indicateurs, l’appareil hiérarchique reste figé sur l’apparence des résultats statistiques. Tout indique que l’administration prépare des plans de suppression d’emplois encore plus important dans l’avenir, en s’appuyant sur le tout informatique, tout numérique, tout virtuel mais aussi sur des réorganisations internes transversales concernant l’informatique, la gestion des ressources humaines ou la formation.

Cette administration numérique nous fera perdre les liens directs avec la matière fiscale, et nous perdrons aussi tout moyen de procéder, de manière efficace, à la lutte contre l’évasion et à la fraude fiscale. On n’augmente pas les recettes fiscales en laissant la bride sur le cou au monde libéral.

Article réalisé dans le cadre de l'Alliance CFTC / UNSA

 

  C F T C  DGFIP  62 : Agir pour ne pas subir

CFTC DGFiP 62 : 2003  /  2014 retour  haut de page