Alors que le Premier ministre souhaite recevoir
              très bientôt les partenaires sociaux sur la fiscalité, la CFTC
              ne peut qu'encourager cette démarche. En effet, elle réclame
              depuis plusieurs années une sérieuse remise à plat de
              l'ensemble des dispositifs, qu'il s'agisse de fiscalité en
              général ou de financement de la protection sociale en
              particulier.
              Elle rappelle que la fiscalité permet à
              l'État de garantir le bien commun en toute indépendance, en
              remplissant ses missions qui consistent notamment à garantir la
              politique de santé, l'éducation, la culture, à sauvegarder la
              justice sociale, à promouvoir le droit du travail, à encourager
              la solidarité et à impulser la politique économique. C'est dans
              cette optique qu'elle sera partie prenante dans les concertations
              et négociations qui s'ouvriront prochainement.
              
              La CFTC veillera particulièrement à ce que la réforme du
              financement de la sécurité sociale ne soit pas l'accessoire
              d'une éventuelle réforme fiscale d'envergure. Concrètement, les
              améliorations attendues pour l'un des deux systèmes ne doivent
              pas fragiliser voire mettre en péril l'autre. Pour ce faire, le
              gouvernement, comme les partenaires sociaux pourront s'appuyer sur
              les travaux du Haut Conseil du financement de la protection
              sociale avec l'ambition de mettre fin aux " aller-retour
              " successifs qui ont fini par rendre notre système
              illisible, voire incohérent. Dans cette logique, les systèmes
              d'exonérations et d'exemptions d'assiette devront être évalués
              sans concession.
              
              La CFTC demeure profondément attachée à la cotisation comme
              mode de financement principal de notre système de sécurité
              sociale, dont elle constitue encore aujourd'hui près de 60 % des
              recettes.
              Néanmoins, l'extension de notre système à d'autres populations
              que les seuls salariés et la part croissante des dispositifs de
              solidarité justifient le recours à des ressources fiscales. La
              CSG nous semble être un outil dédié, simple et adapté aux
              évolutions de notre système de sécurité sociale.
              
              Le Premier ministre a d'ores et déjà évoqué la fusion de
              l'impôt sur le revenu et de la CSG. Bien que cette solution
              permette une meilleure redistributivité, la CFTC tient à alerter
              sur le problème de fléchage et de traçabilité que cela
              engendrerait, notamment concernant la famille (l'IRPP intègre la
              famille, ce qui n'est pas le cas pour la CSG).
              
              Plus généralement, la CFTC formulera des propositions visant
              à répartir de manière plus équitable et plus efficace l'effort
              de chacun des agents économiques français face à l'impôt.