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                    Pourquoi cette distribution de tracts ce jour ? G.
                    Delwaulle : " C’est le 15 décembre, dernier jour de
                    forte affluence de l’année. C’est pire les 15 des trois
                    mois qui précèdent. À travers nous aujourd’hui s’exprime
                    la tension qui touche nos collègues de l’accueil. Les
                    jours normaux, c’est entre 300 et 500 personnes. En
                    pointe, c’est plus de 1 000 personnes pour trois agents au
                    guichet primaire qui dispatchent entre les services. Une
                    telle pression, c’est du jamais vu. Il faut venir le 15
                    octobre, il y a la queue sur le trottoir. Quand on vient
                    payer ses impôts, il faut s’attendre à patienter une
                    heure en moyenne. Et parfois, les agents doivent subir le
                    mécontentement des contribuables, notamment les nouveaux,
                    de plus en plus nombreux. " –
                    À quoi attribuez-vous ce contexte ? G.
                    D. : " Le gel des barèmes a rendu des contribuables
                    imposables. Il y a eu trop peu d’information préalable,
                    ce qui engendre des difficultés de paiement, des demandes
                    de remises gracieuses (qui ne sont plus accordées) ou des
                    étalements de règlement… Il n’est plus rare de voir
                    des gens avec 450 euros de revenu devoir s’acquitter d’une
                    taxe d’habitation de 300 euros… " –
                    Le phénomène est-il plus sensible à Lens qu’ailleurs ? S.
                    Leblanc : " Nous avons plusieurs spécificités. Dans
                    un secteur particulièrement fragilisé socialement,
                    beaucoup paient en liquide. En France, la moyenne, c’est
                    30 %, c’est bien plus ici. Les interdits bancaires n’ont
                    pas d’autres moyens que de se rendre au centre des
                    finances publiques. En outre, depuis janvier 2013 pour le
                    recouvrement, les contribuables avionnais et liévinois
                    doivent se rendre à Lens. C’est 55 000 dossiers en plus.
                    " –
                    Quelles solutions selon vous ? S.
                    L. : " Il faut que cessent les suppressions de poste.
                    En dix ans en France, depuis le début de la fusion entre
                    les Impôts et le Trésor, ce sont près de 25 000 postes
                    qui ont disparu, essentiellement des agents d’exécution.
                    Avec l’évolution de la réforme fiscale, l’année
                    prochaine, on s’attend à de nouveaux contribuables, donc
                    une activité accrue au guichet. |