| Le mardi 25 juin 2013 les 
              organisations syndicales de la DGFIP ont été reçues, par
              le sénateur Alain ANZIANI, rapporteur de la commission des lois
              du Sénat. Il souhaitait les entendre sur le projet de loi relatif
              à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance économique
              et financière.
              
               
                Les
              mesures du projet de loi : La
              mesure emblématique de ce projet est la création d’un
              procureur de la République financier disposant de compétences
              nationales. Ses services auront vocation à s’occuper des
              dossiers économiques et financiers les plus complexes (montage,
              international, …). Les juridictions interrégionales spécialisées
              (JIRS), qui avaient jusqu’à présent la charge d’une partie
              de ces dossiers avec le pôle financier du Parquet de Paris, se
              verront confier les affaires économiques et financières qui
              relevaient des pôles financiers des TGI qui seront supprimés.
              L’ensemble de ces services va être renforcé. Il est à noter
              que des agents des Douanes et de la DGFIP sont mis à disposition
              de ces services sous l’appellation d’assistant spécialisé.
              Le nombre de ces assistants spécialisés devrait augmenter.  Durcir
              les amendes  Le
              projet de loi tend à durcir les peines encourues et les amendes
              en cas de fraude fiscale de grande ampleur. Il est ainsi créé un
              délit de fraude fiscale en bande organisée. Les mesures
              permettant de recouvrer les sommes mises à la charge des
              contribuables fraudeurs sont renforcées (ex : saisie d’un bien
              dont la personne condamnée pour fraude fiscale à la libre
              disposition sans en être propriétaire). Certains délais de
              prescription sont allongés (ex : le délai pour le dépôt de
              plainte pour fraude fiscale est porté à six ans au lieu de
              trois). Une disposition  permettra
              désormais à l’administration fiscale d’utiliser tout
              document, quelle qu’en soit son origine, sans que puisse lui être
              opposé le caractère illicite du mode d’obtention à condition
              qu’il ait été régulièrement transmis par l’autorité
              judiciaire ou une administration étrangère.
              
                La
              BNDRF mieux dotée en emplois Les
              effectifs de la BNDRF (brigade nationale de répression de la délinquance
              financière) vont augmenter  et
              des pouvoirs supplémentaires d’enquête lui seront donnés
              (infiltration, écoute téléphonique, …). Il 
              semble cependant que les effectifs de la BNRDF soient
              toujours insuffisants et que son action gagnerait en efficacité
              si elle adoptait une implantation géographique plus proche du
              terrain à un niveau interrégional, comme cela existe déjà pour
              le SNDJ (service nationale des douanes judiciaires).
              
                Baisse
              constante des emplois "contrôle fiscal" Il
              faut absolument que l’administration prenne acte des répercussions
              des suppressions d’emploi sur la lutte contre la fraude fiscale.
              La baisse des effectifs dans les équipes d’appui (agents B et
              C) des DIRCOFI, dans les PCE ou les SIE ont des conséquences sur
              les capacités des services de vérification. Elles alourdissent
              la charge de travail des vérificateurs en reportant sur eux des tâches
              auparavant dévolues à d’autres agents.
              
               Au final, ce projet de loi comporte de
              nombreux éléments intéressants. Il 
              va renforcer les moyens de lutte contre la fraude fiscale.
              Cependant, nous savons  qu’au
              moins 2.400 postes vont encore être supprimés au ministère des
              finances et que les crédits de fonctionnement seront une nouvelle
              fois diminués de manière drastique. Il est clair que ces mesures
              n’auront aucune efficacité si la DGFIP n’a pas les moyens
              humains et matériels pour remplir sa mission de lutte contre la
              fraude fiscale.
              
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