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                    crise que traverse la France actuellement n’est pas
                    seulement économique et financière, sociale et politique,
                    elle est aussi morale.
 Il ne
                    s’agit pas pour moi, ici, de donner des leçons de morale,
                    de dire ce qui est bien et ce qui est mal, la complexité de
                    la société dans laquelle nous vivons me l’interdit ; je
                    renvoie chacun de nous à sa conscience, et souhaite qu’elle
                    guide nos paroles et nos actes, afin que nous prenions un
                    peu moins en compte notre intérêt particulier et un peu
                    plus le bien commun. Notre
                    société souffre d’un manque de fins, c’est dans
                    cette acception que j’emploie le terme de morale, "
                    science des fins ". Je m’explique : quelle est
                    la faute la plus grave de Jérôme Cahuzac ? Que l’homme
                    ait menti au pays entier sur la réalité de son
                    patrimoine et caché sa provenance, ou que le ministre
                    ait refusé de reconnaître devant le Parlement l’impossibilité
                    pour la France de ramener son déficit budgétaire à 3 % du
                    PIB en 2013, alors que tous les indicateurs en sa possession
                    montraient le contraire. 
                       
                    
                     Le premier renvoie l’homme
                    à sa conscience et il appartient désormais à la justice
                    de faire son travail.  
                    
                     Le second relève du sens
                    que le politique donne à son action. Mener une politique d’austérité,
                    sans le dire, en refusant de prononcer le mot, en faisant
                    croire qu’on maîtrise la situation, ce n’est pas pour
                    moi de la politique, mais de la communication. Alors,
                      quand nos élites n’ont rien d’autre à
                      proposer que l’austérité budgétaire, source comme en
                      Espagne, au Portugal ou en Grèce, de chômage, de baisse
                      des salaires, de détérioration de la protection sociale,
                      quand elles sont persuadées d’avoir raison contre tout
                      le monde et contre les faits, quand elles n’écoutent
                      pas les plaintes des citoyens, comment ne pas être
                      inquiète quant à l’avenir ? Un
                      changement de politique s’impose, qui s’appuie sur la
                      définition d’un projet politique clair et des
                      précisions quant à l’objectif recherché. Les
                      Français sont capables d’entendre des discours
                      responsables…
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